Les membres du Panel Taux sont suspendus à l’hypothèse d’un Grexit

En moyenne, ils estiment que les taux allemands à 10 ans devraient atteindre 0,78% à trois mois, mais la crise grecque brouille les pistes.
Solenn Poullennec

Les membres du Panel Taux pensent que la remontée des taux européens entamée au mois d’avril devrait se poursuivre dans les prochains mois. En moyenne, les panélistes estiment que les taux allemands à 10 ans devraient atteindre 0,78% dans les trois prochains mois et 0,89% à six mois.

C’est beaucoup plus que ce qu’ils prévoyaient encore le mois dernier, à respectivement 0,47% et 0,59%. En dépit de ces corrections, la prévision moyenne reste inférieure au niveau actuel du Bund. Vendredi, il était à 0,82%, soit en baisse d’environ 6 points de base depuis le début du mois. Dans le même temps, les taux des titres à 10 ans de l’Espagne, l’Italie et le Portugal ont augmenté d’une dizaine de points de base. La crise grecque n’est pas étrangère à ces mouvements. Des panélistes pourraient d’ailleurs revoir leurs prévisions en fonction de l’évolution des relations entre le gouvernement grec d’Alexis Tsipras et ses créanciers. Depuis l’échec des négociations entre la Troïka et Athènes sur la fin du deuxième plan de sauvetage et l’annonce du référendum d’hier, beaucoup ont revu à la hausse le risque de sortie de la Grèce de la zone euro.

Les conséquences d’un «Grexit» sur le reste de la zone euro restent très difficiles à estimer. «Les autres économies périphériques [de la zone euro] sont dans une bien meilleure position qu’il y a quelques années et il y a davantage de pare-feux en place. A ce titre, même s’il y aura sans doute [en cas de Grexit] des retombées sur les marchés des actions et des obligations, nous ne verrons probablement pas les spreads monter au niveau de 2011-2012», estime cependant Dominic Bryant chez BNP CIB. D’autant que la BCE s’est voulue plutôt rassurante. «Si des risques survenaient, nous nous tiendrions prêts à utiliser les instruments dont nous disposons – le “quantitative easing” et l’OMT – et nous nous tiendrions même prêts à utiliser de nouveaux instruments, dans le cadre de notre mandat», a fait valoir Benoît Coeuré, membre du directoire de la BCE, dans un entretien aux Echos la semaine dernière.

Une victoire du «oui » au référendum «devrait conduire à avoir des spreads plus serrés dans la zone euro dans le courant de la semaine», écrivait vendredi la recherche taux d’UniCredit. Cependant «beaucoup devrait dépendre des détails après le référendum. Un mouvement prolongé dans ce sens n’est pas du tout garanti», notait le stratégiste Michael Rottmann. L’euro/dollar, à 1,11 vendredi, a bien résisté à ce contexte de grande incertitude, tout comme les prévisions des panélistes en la matière. La prévision moyenne à trois mois pour l’euro/dollar est passée à 1,06 en juillet alors qu’elle était à 1,07 en juin. La prévision à six mois est restée inchangée à 1,04.

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