Les marchés saluent l’assouplissement des contraintes prudentielles

Les valeurs bancaires étaient en hausse à Paris hier. La modification du ratio bénéficiera aussi au marché de la dette d’entreprise
Solenn Poullennec

Les marchés ont bien réagi à l’assouplissement du ratio de liquidité à court terme (LCR) annoncé dimanche soir. A la Bourse de Paris, Natixis enregistrait hier une hausse de 5%, le titre Crédit Agricole SA prenait 3,5%, celui de la Société Générale, 2,7% et celui de BNP Paribas, 1,9% «Les banques les moins bien positionnées, comme les françaises et les allemandes sont celles qui devraient bénéficier le plus [de l’assouplissement]», justifiaient les analystes de Credit Suisse.

Selon les estimations de la banque, Natixis avait un ratio LCR de 53% au premier semestre 2012, Société Générale de 86%, CASA de 92% et BNP Paribas de 98%. Plutôt que d’avoir dès maintenant un ratio à 100%, «les banques françaises attendaient que leur lobbying marche», avance Gabriella Serres, chez Aurel BGC. C’est aussi une bonne nouvelle pour les banques italiennes». Les indices iTraxx de CDS sur la dette bancaire européenne senior et subordonnée se sont détendus respectivement de 4,7 points de base à 122,1 et de 11,3 à 202 points de base.

A plus long terme cet assouplissement pourrait bénéficier au marché obligataire. Les banques vont pouvoir investir (avec une décote de 50%) dans de la dette d’entreprise notée jusqu’à BBB – (contre A+). «L’impact en termes de spreads est positif, même s’il est difficile de l’estimer», réagit Badr El Moutawakil, stratégiste crédit chez Natixis. En effet, il existe des arbitrages possibles avec les autres actifs éligibles et «une forte dispersion des besoins parmi les banques européennes (de nombreuses banques, notamment britanniques, suisses ou encore nordiques, affichent un ratio supérieur à 100%)». Pour Frédéric Penel chez CCR AM, «il est probable que l’effet positif pour le marché de cette disposition sera peu visible si on considère le calendrier prévu pour sa mise en œuvre».

Qui plus est, les obligations ne devront pas représenter plus de 15% du total des actifs liquides d’une banque, avec les actions et les titrisations. Hier, le Comité de Bâle a précisé que les actions pourront être qualifiées de liquides si elles sont non-financières, échangées sur une Bourse et n’ont pas connu de baisse de plus de 40% sur 30 jours. Enfin, les banques pourront investir dans des titrisations adossées à des prêts hypothécaires résidentiels (RMBS), si elles sont notées au moins AA. Cet assouplissement était attendu de longue date par les professionnels de la titrisation.

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