
Les marchés relativisent la nouvelle crise politique qui menace l’Italie
Les marchés amortissent les soubresauts de la vie politique italienne. Après la crise du week-end enclenchée par la démission des cinq ministres membres du parti de Silvio Berlusconi (PdL), un vote de confiance crucial aura lieu demain. Une victoire d’Enrico Letta «mettrait à bas définitivement l’influence de Silvio Berlusconi», alors qu’une défaite «plongerait l’Italie dans une nouvelle période d’incertitude politique», selon JPMorgan.
Une vingtaine de sénateurs issus du PdL se sont cependant dit prêts hier à former un groupe favorable au gouvernement. Les derniers sondages font état d’une nouvelle impasse politique en cas d’élections, ce qui devrait dissuader le président Giorgio Napolitano de dissoudre le parlement, selon Barclays.
Après s’être envolé à 4,657% à l’ouverture des cotations sur le marché secondaire hier, le rendement des obligations d’Etat italiennes (BTP) à 10 ans a donc reflué à 4,520%, limitant ainsi la hausse à 10 points de base (pb). En outre, la crise n’a pas eu d’effet de contagion puisque les taux espagnol et français restaient stables à 4,38% et 2,335%.
Barclays rappelle également la bonne résistance des BTP cette année. Entre janvier et avril, période de blocage politique suite aux élections législatives, le taux à 10 ans a évolué entre 4% et 4,50%, avant de tomber à 3,75% début mai après la constitution du gouvernement. La hausse qui a suivi a été générale en zone euro. «Le spread entre les taux 10 ans italien et allemand est inférieur de 50 pb à sa moyenne sur les quatre premiers mois de l’année», indique ainsi Barclays. En outre, le Trésor a réussi cette année à allonger la maturité moyenne de son programme d’émission à 6,83 ans (contre 5,13 ans en 2012), et à réduire le rendement moyen de 80 pb, à 3,07%.
Le principal risque provient des agences de notation qui attribuent toutes une perspective négative à leurs notes de BBB, Baa2 et BBB+ du fait de l’instabilité politique qui constitue le principal frein à la mise en place des réformes structurelles, alors que le FMI prévoit un déficit à 3,2% du PIB cette année. Une dégradation en catégorie spéculative «entraînerait une liquidation des obligations italiennes de la part des investisseurs qui ont des contraintes de notes dans leurs mandats», rappelle Barclays. Fitch a alerté Rome hier sur le nécessaire respect de ses objectifs dans son budget 2014, qui doit être présenté à Bruxelles le 15 octobre.
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Tunis - La flottille pour Gaza a affirmé, vidéos à l’appui, avoir été visée dans la nuit de lundi à mardi par une «attaque de drone» au large de Tunis, mais les autorités tunisiennes ont assuré n’avoir détecté «aucun» engin selon leurs observations préliminaires. Des membres de la «Global Sumud Flotilla», qui doit prendre la mer avec des militants et de l’aide humanitaire pour la bande de Gaza assiégée par Israël, ont prévu de livrer mardi lors d’une conférence de presse à Tunis des témoignages «de première main» sur les événements. La flottille, qui était ancrée au large de Sidi Bou Saïd, près de Tunis, a affirmé qu’un de ses bateaux, le «Family», avait été «frappé» par un drone et publié des vidéos de caméras de surveillance montrant ce qui ressemble à une explosion. La Garde nationale tunisienne, l'équivalent de la gendarmerie, a elle démenti toute frappe de drone, assurant que selon ses premières constatations, «aucun» engin n’avait été détecté. Elle a jugé possible que le feu ait été déclenché par un mégot de cigarette. Mais l’une des vidéos publiées par la flottille, présentée comme ayant été prise depuis un autre bateau, montre une masse lumineuse frapper un navire. Dans une autre vidéo, provenant d’une caméra de surveillance du bateau lui-même selon la flottille, on entend un vrombissement. Puis on peut voir un militant lever les yeux, s’exclamer et reculer avant qu’une explosion ne se fasse entendre. Un éclair de lumière illumine ensuite la zone. Le militant brésilien Thiago Avila a publié dans une vidéo sur Instagram le témoignage d’un autre membre de la flottille assurant avoir vu un drone. «C'était à 100% un drone qui a lâché une bombe», a affirmé ce militant, Miguel. «Agression» Parmi les personnes devant s’exprimer ou dont les déclarations seront lues lors de la conférence de presse mardi figurent des responsables de la flottille ainsi que la rapporteure spéciale des Nations unies pour les Territoires palestiniens, Francesca Albanese, selon un communiqué. La flottille a affirmé que les six personnes à bord du «Family» étaient saines et sauves, faisant état de dégâts matériels et dénonçant «des actes d’agression visant à faire dérailler (sa) mission». Un journaliste de l’AFP arrivé rapidement dans la nuit de lundi à mardi à Sidi Bou Saïd a pu voir le bateau entouré par d’autres embarcations mais le feu n'était plus visible. Des centaines de personnes ont afflué vers le port de Sidi Bou Saïd en criant «Free, Free Palestine». Le port de Sidi Bou Saïd se trouve non loin du palais présidentiel de Carthage. «S’il est confirmé qu’il s’agit d’une attaque de drone, ce serait (...) une agression contre la Tunisie et la souveraineté tunisienne», a dit dans la nuit Francesca Albanese, qui vit en Tunisie, devant des journalistes au port. L’AFP a sollicité l’armée israélienne pour un commentaire, mais n’a pas obtenu de réponse dans l’immédiat. La bande de Gaza est le théâtre d’une guerre dévastatrice, déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023. Les Nations unies ont déclaré en août l'état de famine à Gaza, avertissant que 500.000 personnes se trouvent en situation «catastrophique». Des navires de la Global Sumud Flotilla («sumud» signifie «résilience» en arabe) sont arrivés ces derniers jours en Tunisie d’où ils doivent partir cette semaine pour Gaza. Ils avaient initialement prévu d’atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre afin d’y acheminer de l’aide humanitaire et «briser le blocus israélien», après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet. Lisa DEFOSSEZ © Agence France-Presse