Les marchés guettent une réaction de la Chine

La Banque populaire pourrait de nouveau alléger le taux de réserves obligatoires des banques pour redonner un peu d’air au système bancaire.
Olivier Pinaud

Alors que le mouvement de vente s’est généralisé sur les marchés actions et les autres actifs risqués, tous les regards sont désormais tournés vers les autorités chinoises. Le nouveau régime de change instauré par la Banque populaire de Chine le 11 août dernier a provoqué une onde de choc qui ne cesse de s’étendre et aujourd’hui le marché guette toute nouvelle intervention qui pourrait contribuer à circonscrire l’incendie.

Depuis plusieurs jours, la rumeur d’une baisse du taux de réserves obligatoires imposé aux banques circule avec insistance, mais elle n’était toujours pas matérialisée lundi soir. La mesure, à laquelle la banque centrale a déjà eu recours à deux reprises depuis le début de l’année, permettrait d’injecter des liquidités dans l’économie afin de soutenir le crédit et donc la croissance. La dévaluation du yuan consécutive à l’adoption du nouveau régime de change a fait fuir les capitaux et contraint les marges de manœuvre des banques. Selon les estimations, la mesure permettrait de renvoyer dans le système plus de 678 milliards de yuans soit environ 106 milliards de dollars. Mais elle pourrait également être considérée comme un signe d’une nouvelle dégradation de l'économie.

Signe des tensions qui affectent le secteur bancaire chinois, le taux de repo au jour le jour n’a pas cessé de progresser au cours des 38 derniers jours pour remonter à 1,85%, son plus haut depuis avril 2015. A 7 jours, il est remonté à 2,85%. Ces niveaux restent toutefois nettement inférieurs à ceux constatés fin 2014.

Au-delà du taux de réserves obligatoires ou d’une nouvelle injection de liquidités par des adjudications inversées, comme elle l’a déjà fait la semaine dernière, la Banque populaire de Chine dispose toujours de la possibilité de baisser ses taux. Mais l’efficacité d’une telle mesure soulève des doutes alors que l’assouplissement surprise de novembre 2014 n’a pas eu l’effet escompté sur le rythme de croissance du pays.

Depuis juin 2014, la banque centrale a dépensé 340 milliards de dollars de ses réserves de change pour redynamiser l’économie du pays, en vain. Avec 3.700 milliards de dollars encore disponibles, ses réserves sont encore loin d’être épuisées. Mais compte tenu de la taille de son économie, le FMI estime qu’il lui faut conserver au minimum un matelas de 2.600 milliards. Ce qui réduit de fait la capacité d’intervention des autorités.

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