Les investisseurs étrangers attendent une ouverture accrue des marchés chinois

Si le quota d’investissements étrangers autorisé par Pékin a été augmenté de 15,8 milliards de dollars en 2012, il ne pèse que 1% du marché actions
Patrick Aussannaire

L’ouverture des marché chinois avance trop lentement au goût des investisseurs étrangers. Dans le cadre du programme QFII qui concerne quelque 201 institutions internationales, ils se sont vus offrir la possibilité d’investir 15,8 milliards de dollars supplémentaires sur les marchés chinois en 2012, portant le montant total du quota à 37,4 milliards, selon des chiffres publiés par l’administration chinoise des échanges extérieurs (SAFE). «Sur un plan réglementaire, nous n’avons jamais rien vu de tel auparavant, et cela va continuer en 2013» estime Winnie Deng, analyste chez Z-Ben Advisors.

Un montant record et en augmentation exponentielle. Sur le seul mois de décembre, des institutions telles que Morgan Stanley et Deutsche Bank se sont vus accorder le droit d’investir 1,4 milliard de dollars supplémentaires, pour un montant total supplémentaire de 1,9 milliard sur l’année 2011. Ce matin, le président de l’autorité de régulation des marchés chinois (CSRC), Guo Shuqing, indiquait que le montant des quotas imposés dans les programmes QFII et RQFII pourrait être multiplié par dix, sans pour autant donner de calendrier précis.

«Nous sommes intéressés par des quotas d’investissements plus importants» a indiqué au Wall Street Journal une porte-parole de Norges Bank qui a vu le montant de son quota augmenter de 700 millions de dollars en 2010 à un milliard l’an passé. Et d’ajouter que «la taille et la croissance de l’économie et des marchés en Chine sont intéressants, mais l’accès à ces marchés est encore trop limité». Le marché action chinois pèse 24.000 milliards de yuans (2.900 milliards d’euros) de capitalisation boursière. Le poids maximal des investissements étrangers ne représente ainsi que 1% du marché action chinois. Sans compter que certains investisseurs préfèrent se tourner vers des places étrangères pour investir dans des sociétés chinoises. «Pour l’heure, nous estimons avoir suffisamment d’opportunités d’investissements sans avoir accès au programme QFII» indique Audrey Kaplan, gérante chez Federated Investors dont le portefeuille était exposé fin 2012 à hauteur de 12% à des sociétés cotées à Hong Kong et aux Etats-Unis. A l’instar de nombre d’investisseurs internationaux, Audrey Kaplan réclame un agenda précis sur la complète convertibilité du yuan, une plus grande transparence sur le régime de taxe du programme QFII, ainsi qu’un accès élargi au marché des obligations en Chine.

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