Les institutionnels européens misent sur les IPO hors de leur marché domestique

L’Europe de l’Ouest n’apparaît qu’au troisième rang de leurs priorités pour souscrire à des introductions en Bourse, selon une enquête d’Ernst & Young
Alexandre Garabedian

Annoncée au début de chaque année, la reprise du marché des introductions en Bourse va-t-elle se produire en 2013? Les investisseurs semblent en tous cas sur le pied de guerre, à en croire une étude d’Ernst & Young publiée ce matin. Le cabinet a mené l’enquête en décembre dans le monde entier auprès de 300 institutionnels. Déjà l’an dernier, 82% d’entre eux ont investi dans des sociétés lors d’une IPO ou en phase de pré-IPO, contre 18% en 2010 et 2011.

L’amélioration des perspectives économiques mondiales et la stabilisation des marchés actions jouent sur le moral des acquéreurs. Mais avec des différences qui témoignent de l’impact de la crise de la zone euro chez les investisseurs européens. Le biais domestique reste très présent chez les investisseurs américains, asiatiques et moyen-orientaux, qui privilégient les IPO réalisées sur leur marché national. A l’inverse, la région Russie/Europe centrale suivie des Etats-Unis arrive en tête des marchés où les institutionnels européens prévoient d’investir lors d’introductions en Bourse, l’Europe de l’Ouest n’apparaissant qu’en troisième position.

Tous acteurs confondus, les places de cotation les plus attractives sont les Etats-Unis (51%), la Chine (37,5%) et le Brésil (33%). Londres et Francfort ne sont pas loin (près de 20% d’intérêt). En revanche, le marché français pointe loin derrière comme place d’investissement (5,9% des répondants).

L’enquête d’Ernst & Young permet aussi de faire tomber quelques idées reçues sur le private equity. Les introductions en Bourse d’entreprises réalisées à l’initiative de fonds ont parfois mauvaise presse, car les sponsors financiers sont soupçonnés de se délester de sociétés en haut de cycle et à des prix surévalués. Or les investisseurs interrogés sont assez partagés sur la question: si 42% estiment que les sociétés sous LBO sont proposées à des prix supérieurs à ceux d’IPO sans sponsors financiers, 28% jugent les dossiers équivalents, et 30% considèrent même que les prix d’offre font l’objet de décotes supérieures. Les plus circonspects vis-à-vis des introductions en Bourse apportées par le private equity sont les fonds de pension (77% jugent le prix de l’offre trop élevé) et les hedge funds (48%).

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