
Les gérants affichent leur optimisme sur la dette corporate
Les perspectives des gérants du Panel Crédits sur les obligations d’entreprises montrent un renforcement de l’appétit pour la classe d’actifs en ce début d’année. Malgré l’apparition de premiers signes de surchauffe sur la dette des «corporates», environ 75% des panélistes continuent de surpondérer la classe d’actifs, contre 68% en décembre. Début juillet, ils étaient seulement 30% à privilégier les obligations privées avant le rally de septembre et octobre qui avait porté le niveau des émissions à des montants records.
Alors même que le marché secondaire semble s’être assagi, BNP Paribas est passée de neutre à surpondérer sur la classe d’actifs. De son côté, la Française AM a changé sa position de sous-pondérer à neutre. Pour le reste, on ne note pas de changement majeur de position de la part des panélistes. Seuls 5% d’entre eux sous-pondèrent les obligations privées. Par ailleurs, la grande majorité des gérants n’anticipent pas de tension sur les spreads de crédit. Certains estiment même que l’horizon va s’éclaircir comme DWS Investments qui a choisi d’augmenter sa perspective de neutre à positive, tandis que la Française AM est passée de négative à neutre.
L’inquiétude semble également se dissiper si l’on regarde l’évolution des liquidités qui n’ont pas augmenté d’un mois sur l’autre. La part de cash en portefeuille pour janvier ressort quasi stable à 4,53%. Ce chiffre reste sans commune mesure avec les 7,26% atteints début juillet, qui avait alors marqué un plus haut depuis le début de l’année. Toutefois, les positions sont contrastées, certains gérants ayant choisi de se renforcer nettement en cash comme Dexia AM qui a vu sa part de liquidité progresser de 5% à 10%. Dexia AM et La Française AM sont les plus liquides. D’autres à l’inverse comme Axa IM ont choisi de se délester totalement en cash qui représentait jusque-là 5% du portefeuille.
Ces dernières semaines, l’indice iTraxx (indicateur de l’évolution des taux des obligations privées en zone euro) s’est resserré pour atteindre quelque 140 points de base (pb) le 4 janvier contre 126 pb lors de notre dernier panel le 30 novembre.
L’an dernier, la défiance à l’égard des obligations souveraines avait entraîné une contraction de plus de 180 pb de la prime de risque des obligations d’entreprise, le rendement ayant ainsi atteint son point le plus bas des dix dernières années, soit un taux de 2,18%, selon Dexia AM.
Dans un environnement de taux bas, les analystes estiment que 2013 restera favorable au marché du crédit. Malgré un climat économique européen morose, l’afflux de liquidité et la recherche de rendement devraient soutenir la classe des obligations d’entreprises. Une probable détérioration des fondamentaux et de la qualité du crédit est toutefois attendue, certains redoutant même la formation d’une bulle.
{"title":"","image":"79162»,"legend":"panel cr\u00e9dits»,"credit":""}
Plus d'articles du même thème
-
Volkswagen est pénalisé par les déboires de sa filiale Porsche
Le revirement du constructeur de Stuttgart dans les véhicules électriques aura un impact négatif sur sa marge d’exploitation et sur les comptes annuels de sa maison mère. -
«Nous préférons les obligations d'entreprise aux obligations d'Etat»
Wilfrid Galand, directeur stratégiste chez Montpensier Arbevel -
L’AMF veut se doter de nouveaux pouvoirs contre la criminalité organisée
Une proposition de loi visant à lutter contre la fraude financière et à renforcer la sécurité financière devrait être examinée prochainement par la commission des finances de l’Assemblée nationale. Si certains se félicitent de cette évolution, d’autres s’interrogent sur la pertinence d’accorder au gendarme boursier des pouvoirs réservés jusqu’alors au juge pénal. -
«Les marchés pourraient connaître une phase de consolidation à court terme»
Grégory Huet, gérant de portefeuilles, associé chez Amplegest -
«Le recalage des attentes de taux corrigera un différentiel implicite trop favorable à l’euro»
Dorian Foulon, gérant de portefeuilles et co-rédacteur de la stratégie d’investissement chez Cholet Dupont Oudart -
Exail Technologies, pépite de la défense, prend d'assaut le SBF 120
La société, détenue à 44% par la famille Gorgé, est spécialisée dans les drones autonomes maritimes et les systèmes de navigation. Elle profite de l'appétit des investisseurs pour le secteur de la défense.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

DWS cote trois ETF de petites capitalisations
- Nicolas Namias assure que le projet de fusion des gestions d’actifs de BPCE et Generali se poursuit
- Stéphane Cadieu (Arkéa AM) : «Il faut aborder les marchés avec humilité»
- BlackRock lance le premier ETF adossé à la méthodologie MSCI World sur la neutralité géographique et sectorielle
- Crédit Mutuel Arkéa vend ses 40% dans Swen Capital Partners
- Eric Bertrand va prendre la direction générale d’Ofi Invest AM
Contenu de nos partenaires
-
Vœu pieux
Palestine : Macron joue son va-tout
Lundi soir, le président français reconnaîtra l'Etat de Palestine à l'ONU. Une première étape pour tenter de mettre fin au conflit à Gaza. Mais c'est sans compter l'hostilité d'Israël et des Etats-Unis -
Editorial
Taxe Zucman : une attaque contre la liberté
Sa leçon est claire : la radicalité conduit à davantage de radicalité, et appelle son complément naturel, l'oppression -
Une séparation
Entre Gabriel Attal et Emmanuel Macron, le parti Renaissance vit la première rupture de son histoire
A Arras, dimanche, la rentrée politique du parti présidentiel s'est déroulée devant une salle vidée de ses ministres. Ces derniers craignaient d'être associés à la volonté de Gabriel Attal de couper tout lien avec Emmanuel Macron