
Les Européens n’ont pas encore de solution pour financer la Grèce à court terme

Alors que la situation politique à Athènes est confuse, les Européens explorent d’urgence les moyens d’apporter à la Grèce l’argent dont elle a besoin en attendant de recevoir les fonds du mécanisme européen de stabilité. La Commission européenne et les ministres des finances se renvoient la balle. Le problème est entre les mains d’un groupe de travail constitué de représentants des Trésors nationaux. Mais mardi, à l’issue du Conseil Ecofin, le ministre allemand Wolfgang Schäuble a constaté ironiquement que la Commission avait le monopole de l’initiative.
Une première piste envisagée consisterait à puiser dans l’EFSM, le premier fonds doté par le budget communautaire lors du premier sauvetage de la Grèce. Mais plusieurs pays ont exprimé leur opposition, à l’instar du Royaume-Uni et de la Pologne. «Nos confrères de la zone euro ont reçu ce message haut et clair» que le contribuable britannique ne serait pas mis à contribution, indiquait un représentant du Trésor britannique au site EUObserver. Le ministre finnois, Alexander Stubb, rappelait de son côté mardi que «sans conditions, un déboursement ne sera jamais autorisé». Et d’ajouter: «il ne faut pas sous-estimer la capacité des juristes et des économistes européens à apporter des solutions».
Autre source possible: les revenus des obligations grecques détenues par les banques centrales, une piste qui n’a pas été confirmée. Enfin, «peut être que certains Etats membres vont faire des prêts bilatéraux», a expliqué Alexander Stubb. La veille, Wolfgang Schäuble aurait suggéré de laisser Athènes imprimer des certificats. Dernière option, également mentionnée par le Finlandais: étendre la maturité des engagements auprès du FMI et de la BCE qui échoient cet été. Une décision qui ne ressort toutefois pas des ministres. Le Luxembourgeois Pierre Gramegna, qui préside le conseil Ecofin depuis le 1er juillet, a reconnu son embarras, disant qu’il fallait encore «voir [quelle pouvait être] la base juridique» pour réunir les quelque 12 milliards dont la Grèce a besoin avant la fin de l’été. Le ministre français n’a fait aucune déclaration.
En principe, les créanciers d’Athènes ont jusqu’au 20 juillet pour lui fournir au moins de quoi rembourser la BCE à cette date. Mais craignant que l’incertitude sur ce financement relais n’aggrave l’instabilité politique à Athènes, ils cherchaient mardi à apporter une solution dès aujourd’hui.
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