Les Etats-Unis semblent se résigner aux coupes budgétaires automatiques

Faute d’accord entre camps Républicain et Démocrate, les coupes automatiques de 85 milliards de dollars entreront en vigueur aujourd’hui
Patrick Aussannaire
Dîner de gala
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Les Etats-Unis se dirigent tout droit vers des coupes budgétaires automatiques de 85 milliards de dollars, alors que la croissance de l’économie du pays montre des signes de fébrilité. Le Sénat américain a rejeté hier soir deux propositions de loi, une républicaine et une démocrate, visant à aménager ou reporter les coupes budgétaires automatiques qui entrent donc en vigueur à partir d’aujourd’hui, si aucun compromis n’est trouvé. Barack Obama tentera une conciliation de la dernière chance aujourd’hui. «Demain, je réunirai les dirigeants des deux partis pour parler des moyens à mettre en œuvre pour aller de l’avant. En tant que Nation, nous ne pouvons pas nous traîner d’une crise annoncée à une autre», a indiqué le président dans un communiqué.

Mais les deux camps semblent rester fermes sur leurs positions et se résigner à accepter des coupes qui se répartiront de façon uniforme sur chaque ligne budgétaire. Le texte des républicains souhaitait maintenir en place les 85 milliards de coupes tout en épargnant certains programmes jugés cruciaux, tels que la défense, au détriment d’autres programmes comme les dépenses sociales. Les démocrates souhaitent quant à eux que la réduction du déficit repose moins sur les coupes budgétaires que sur des hausses d’impôts.

Or, ces coupes auront un impact sur une croissance américaine déjà fragilisée. Le FMI a fait savoir hier qu’il réduirait probablement d’un demi-point sa prévision de croissance pour cette année, actuellement de 2%, si les coupes prennent effet. Hier, le département du Commerce a révisé à la hausse les chiffres du PIB américain au quatrième trimestre 2012 d’une contraction de 0,1% à une croissance de 0,1%. Un rythme néanmoins bien inférieur aux prévisions du consensus qui tablait sur une révision à +0,5%. La Fed est néanmoins venue en soutien. Cette semaine, son président Ben Bernanke avait estimé que «la pause dans la croissance du PIB réel au dernier trimestre ne semble pas refléter un coup d’arrêt à la reprise». Cette nuit, le président de la Fed de Chicago et proche de Ben Bernanke, Charles Evans, a indiqué être «optimiste sur le fait que nous disposons d’une politique appropriée pour que l’économie se redresse en 2014». Charles Evans a ajouté que le programme d’assouplissement monétaire ne sera pas retiré cette année et pourrait même être maintenu plus longtemps si le choc fiscal est plus sévère que prévu.

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