
Les Etats-Unis envisagent un démantèlement de Fannie Mae et Freddie Mac
Fannie Mae et Freddie Mac sont sur la sellette. Une commission bipartisane du Sénat américain a présenté cette nuit un projet de loi visant à remplacer les deux organismes, renfloués par l’Etat de quelque 187,5 milliards de dollars durant la crise financière, par un nouvel organe fédéral de réassurance des prêts hypothécaires, modelé sous la forme de l’agence de garantie des dépôts bancaires (FDIC). Même si Fannie Mae et Freddie Mac dégagent aujourd’hui des profits records, le sénateur républicain de l’Etat du Tennessee, Bob Corker, et son homologue démocrate de Virginie, Mark Warner, proposent leur démantèlement complet dans un délai de cinq ans.Ce projet «réduit le rôle de l’Etat fédéral dans l’immobilier et démantèle Fannie Mae et Freddie Mac. Mais dans le même temps, il conserve la liquidité de l’industrie de la finance immobilière», a indiqué Bob Corker.
La nouvelle agence continuerait de garantir les prêts hypothécaires, mais un seuil de 10% du principal garanti sera exigé de la part du secteur privé pour couvrir des pertes éventuelles. «Les contribuables sauront qu’à l’avenir nous n’aurons plus un système dans lequel la perte publique fait les gains du privés», a indiqué Bob Corker à Bloomberg Television. Ce seuil représente plus du double de la perte subie après 2007 par Fannie Mae et Freddie Mac. «Ce seuil en capitaux privés aurait ainsi évité de mettre à contribution les contribuables après la crise immobilière», estime le rapport. «Le projet Corker-Warner fait figure de référent dans la réponse apportée par le gouvernement à la crise immobilière car c’est le seul projet cohérent concernant Fannie, Freddie et le financement hypothécaire», estime Jaret Seiberg, analyste chez Guggenheim Securities.
Il ajoute cependant qu’il «n’y a aucune chance que le projet soit adopté dans sa forme actuelle». Si le projet donne un délai de cinq ans pour démanteler Fannie Mae et Freddie Mac, il ne règle pas le sort de ses créanciers. A l’heure actuelle, le Trésor américain prend l’ensemble de leurs profits sous forme de dividendes pour ses actions préférentielles, ne laissant rien aux créanciers junior qui misent tout sur la hausse du cours de l’action. Par ailleurs, Freddie Mac a engagé Credit Suisse pour émettre des titres qui lui permettra de partager avec des investisseurs privés le risque de défaut sur des prêts immobiliers garantis par l’Etat. Une opération très proche du seuil de 10% proposé par le projet de loi Corker-Warner.
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