Les économistes prédisent la fin de la ruée vers l’or

Les hedge funds allègent leurs positions sur le métal précieux. Les économistes abaissent leurs prévisions sur l’once pour 2013 et 2014
Krystèle Tachdjian
Plenary session: Central bank policies
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La chute du cours de l’or enclenchée à l’automne dernier s’est accélérée depuis le début du mois de février, l’once s’établissant désormais autour des 1.587 dollars contre 1.800 dollars en octobre 2012. L’essentiel de l’essoufflement du statut de valeur refuge s’explique par l’amélioration de la conjoncture économique aux Etats-Unis, et la dissipation des craintes d’explosion de la zone euro, un contexte qui a redonné de l’appétit pour le risque aux investisseurs.

Le ralentissement de la demande d’or en Chine et en Inde a aussi pesé dans la balance. Du côté des investisseurs, les hedge funds ont réduit leurs positions sur le métal précieux. Les milliardaires George Soros et Louis Moore Bacon ont notamment allégé leurs positions au cours du dernier trimestre 2012. Les fonds indiciels cotés ETF ont vu leurs avoirs diminuer, une tendance qui devrait se poursuivre selon les courtiers. En janvier, les stocks d’or détenus par les ETF se sont allégés de 14 tonnes. Le mouvement s’est amplifié en février. A lui seul l’ETF de SPDR, le plus important sur le marché, a vu ses positions fondre de 58 tonnes depuis le début du mois de février, indique BNP Paribas CIB.

Dans ce contexte, les économistes revoient leurs perspectives à la baisse. Selon Goldman Sachs qui a révisé ses objectifs à 3, 6 et 12 mois, l’once devrait s’établir à 1.550 dollars à horizon un an contre une estimation initiale de 1.800 dollars. BNP Paribas CIB a aussi réduit ses prévisions pour 2013 et 2014. Anne-Laure Tremblay, stratégiste pour la banque, s’attend désormais à un cours moyen de 1.670 dollars l’once pour cette année, et 1.595 dollars pour 2014. Elle table toutefois sur un rebond courant 2013 mais estime que le potentiel de hausse paraît limité sur le court terme. «L’or aura du mal à se maintenir durablement au-delà des 1.800 dollars l’once», indique-t-elle.

Les facteurs qui ont alimenté la stagnation depuis la fin 2011 devraient se maintenir jusqu’à la fin du deuxième semestre 2014, avant que le prix de l’once ne parte sous les 1.500 dollars, selon BNP Paribas CIB. La banque fixe à 1.530 dollars le seuil test pour l’or. Ce niveau a déjà été atteint à trois reprises depuis septembre 2011. Une évolution durable en dessous de ce palier signifierait la fin du rally observé ces dernières années sur le métal précieux, conclut Anne-Laure Tremblay.

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