Les discussions peuvent démarrer sur le budget de la zone euro

Les ministres des Finances de l’UE réunis hier à l’Eurogroupe se sont dits prêts à en discuter.
Lucas Tripoteau, à Bruxelles
Mario Centeno, le président de l’Eurogroupe lors de la conférence de presse du 19 novembre 2018.
Mario Centeno, le président de l’Eurogroupe, lors de la conférence de presse du 19 novembre 2018.  -  Crédit European Union.

Si la proposition franco-allemande relative à la création d’un budget spécifique pour la zone euro n’a pas reçu un soutien unanime, les ministres des Finances de l’Union européenne (UE) (sauf le Britannique) réunis à l’Eurogroupe du lundi 19 novembre se sont dits prêts à discuter. Ce projet d’architecture du budget de la zone euro était attendu par les partenaires européens de Paris et de Berlin. Après la présentation de propositions en la matière par la Commission européenne en mai dernier, puis de la feuille de route franco-allemande relative à l’approfondissement de l’Union économique et monétaire (UEM) en juin, les débats étaient quelque peu tendus entre les États membres. «Les discussions vont [aujourd’hui] dans le bon sens», s’est félicité hier Bruno Le Maire, le ministre français.

Le nouveau document défendu par Bruno Le Maire et Olaf Scholz, son homologue allemand, a reçu un accueil plus modéré. Dans ce projet, le budget de la zone euro serait intégré à celui de l’UE, bien que ne s’adressant qu’aux membres de la zone euro. Il se concentrerait sur le soutien à la convergence, à la compétitivité et aux investissements, au détriment de la fonction de stabilisation en cas de choc macroéconomique asymétrique. «Il est vrai que la contribution franco-allemande se focalise plus sur la compétitivité et la convergence que sur la stabilisation», a confirmé Mario Centeno, le président de l’Eurogroupe. La fonction de stabilisation est néanmoins toujours mentionnée dans le document, et n’est donc pas enterrée.

Autre point notable de cette proposition franco-allemande, l’obligation, pour pouvoir profiter de cet instrument, de respecter les règles budgétaires de l’UE, le soutien étant donc soumis à une conditionnalité macroéconomique.

«Personne n’a été offensé», s’est félicité Olaf Scholz, relevant que les oppositions n’étaient pas rédhibitoires. Bien que les Pays-Bas soient toujours opposés à la création d’un tel budget, et que d’autres États d’Europe du Nord aient toujours des réserves, leurs observations étaient, semble-t-il, moins tranchées qu’auparavant.

Rien n’est pour autant acquis. Bruno Le Maire doit rencontrer son homologue néerlandais cette semaine, et les discussions reprendront lors de l’Eurogroupe du 3 décembre. Et si le ministre français table sur l’entrée en vigueur de ce budget pour 2021, date du début du prochain cadre financier pluriannuel de l’UE, cet objectif semble un peu trop ambitieux aujourd’hui.

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