Les chiffres de l’emploi laissent à la Fed toutes ses options

La statistique d’août n’a pas départagé les tenants d’un statu quo monétaire et les partisans d’une hausse des taux dès le 17 septembre.
Alexandre Garabedian

Colombes et faucons auront chacun du grain à moudre après la publication des chiffres de l’emploi américain en août. La probabilité que la Réserve fédérale décide de relever ses taux à l’issue de sa réunion des 16 et 17 septembre s’est légèrement accrue vendredi, tout en restant bien inférieure à 50%, selon les contrats futures sur Fed Funds. Les taux à 2 ans américains se sont tendus de 8 points de base, approchant les 0,73%, une fois la statistique publiée, tandis que les Bourses accroissaient leurs pertes.

«Le rapport de l’emploi du mois d’août trouble un peu plus les perspectives quant à la politique monétaire», résume Harm Bandholz, économiste chez UniCredit. Le secteur non-agricole a créé 173.000 postes le mois dernier, a annoncé vendredi le département du Travail, alors que les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un chiffre de 220.000. Une déception à relativiser, car les chiffres d’août ont été systématiquement révisés en hausse ces dernières années, la méthode statistique utilisée par l’administration américaine laissant à désirer. Les créations d’emploi de juin et juillet l’ont aussi été, à 245.000 dans les deux cas contre 231.000 et 215.000 respectivement annoncé le mois dernier, soit un total de 44.000 postes de plus.

Les autres indicateurs publiés vendredi sont positifs: le taux de chômage a reculé, passant de 5,3% en juillet à 5,1% en août, et le salaire horaire a un peu augmenté. «Les faucons estimeront que la baisse du taux de chômage leur donne raison et écarteront le ralentissement des créations d’emploi en raison du biais statistique, estime Harm Bandholz. Les colombes, au contraire, diront que le taux de chômage n’est pas une bonne mesure de la sous-utilisation des capacités en raison de l’absence de gains salariaux. De plus, leur principale inquiétude n’est pas l’état actuel de l’économie domestique, dont nous savons qu’elle est solide, mais une possible contagion de la Chine et de la volatilité des marchés actions sur l’activité à venir».

Pour les économistes de Natixis, «la Fed devrait voir ce dernier rapport comme indiquant une nouvelle amélioration des conditions sur le marché du travail. En conséquence, on ne peut pas écarter la possibilité d’une première hausse des taux» ce mois-ci. «Mais si la Fed passe son tour en septembre, il est très probable qu’elle n’attende pas décembre pour agir et augmente les taux dès le mois d’octobre», ajoutent-ils.

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