
Les autorités restent perplexes face au choc sur les Treasuries du 15 octobre 2014
Le 15 octobre 2014, entre 9h33 et 9h45 heure locale, le rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans plongeait de 16 points de base (pb), puis repartait à la hausse sans raison apparente. L’amplitude du mouvement a atteint 37 points de base en 12 minutes, un choc seulement dépassé à trois reprises en 2008, 2009 et 2011, mais pour des raisons précises, comme l’annonce du QE de la Fed. Lundi, les autorités américaines – Trésor, Fed, SEC et CFTC – ont rendu un rapport sur la question qui n’apporte pas d’explications définitives au «flash rally».
La publication des ventes au détail le 15 octobre à 8h30 a pu donner un signal de vente, mais pas dans les proportions constatées. En revanche, les autorités ont constaté une forte dégradation de la liquidité du marché des Treasuries dans l’heure précédant le choc. Des débouclages importants de positions vendeuses sur les taux, observés depuis fin septembre, ont aussi eu lieu ce jour-là. Pendant les 12 minutes fatidiques, les banques teneurs de marché ont élargi leurs fourchettes de prix et même cessé de traiter sur le marché cash, tandis que les principal trading firms (PTF) agissant pour leur compte réduisaient leurs ordres sur le cash et le marché des futures. Le poids respectif de ces deux types d’intervenants n’a cependant guère varié par rapport aux autres jours.
«L’analyse ne démontre pas que les mouvements de prix anormaux ont été causés par des changements de position significatifs», relève le rapport. Les autorités dédouanent aussi les PTF et leurs algorithmes de trading, qui ont déployé «des stratégies de trading multiples» pendant les 12 minutes étudiées. Elles n’ont pas relevé de gros ordres stop-loss qui auraient accéléré la correction, «ni d’autres types de transactions de taille inhabituelle». Le retournement du prix des Treasuries à partir de 9h39 s’expliquerait, lui, par le fait que des ordres limites de vente sur le marché des futures soient devenus apparents sur les taux à 30 ans.
Les autorités s’interrogent dès lors sur les changements structurels d’un marché américain du fixed income de plus en plus gros, où la part des dealers baisse et celle des PTF augmente. «Une amélioration des conditions moyennes de liquidité pourrait se faire au prix d’accès rares mais sévères de volatilité qui coïncident avec des tensions significatives sur la liquidité», estiment les autorités. Elles comptent approfondir leur analyse du marché et passer en revue les règles qui s’y appliquent.
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