L’économie espagnole n’est pas au bout de ses peines

Alors que les fruits de la croissance peinent à se faire ressentir, le FMI appelle à poursuivre les efforts sur fond de campagne électorale.
Donatien Censier-Marty

Bien mais peut mieux faire. Telle est la position du Fonds monétaire international (FMI) concernant l’évolution actuelle de l’économie espagnole. Dans son rapport annuel consacré au pays, publié vendredi 14 août, l’institution annonce notamment une croissance de 3,1% dans le pays pour 2015, soit plus du double de la croissance estimée en zone euro pour la même année. Mais cette bonne performance cache en réalité des résultats extrêmement contrastés.

Le Fonds met principalement au crédit du gouvernement actuel sa volonté réformatrice et le renforcement tangible du secteur financier espagnol. En effet, les banques du pays ont amélioré leur structure capitalistique et ont affiché d’excellents résultats au deuxième trimestre. De plus, la modération salariale qui a été instaurée dans le royaume a permis d’améliorer la compétitivité du pays: le coût du travail a ainsi diminué de 5% entre 2010 et 2014 et la productivité de ce facteur de production a augmenté d’autant sur la même période selon les données d’Eurostat. Ce qui a permis de tirer à la hausse les exportations nationales de 4,2% en 2014 et devrait les faire encore croître de 5,2% en 2015 estime la Banque d’Espagne.

Cependant, de nombreuses zones d’ombre persistent. Le chômage reste le problème numéro un du pays avec un taux de 24,5% en 2014 et une estimation à 22% en 2015 selon le FMI. Pire, il devrait toujours être supérieur à 15% en 2020 selon les prévisions de l’institution. Une situation d’autant plus préoccupante que la majorité des emplois créés récemment sont précaires avec la prédominance de contrats à durée déterminée ou à temps partiel. C’est pourquoi le grand argentier international appelle le pays à mettre fin à la dualité qui prévaut sur son marché du travail et à tout faire pour diminuer le taux de chômage structurel actuel de 15%.

A cela s’ajoute un niveau d’endettement public et privé qui reste très élevé même s’il se résorbe doucement. La dette publique atteint 98% du PIB en 2014 et devrait être stable en 2015 alors que la dette privée culmine à 236% du PIB et devrait passer à 229% en 2015.

Un tableau en demi-teinte qui permet au FMI d’insister sur la nécessité de poursuivre les réformes. Un appel du pied plus qu’insistant alors que le pays connaîtra cet automne des élections législatives qui promettent d’être serrées entre les pro et anti-austérité.

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