L'économie chinoise montre des signes croissants de regain de dynamisme

La part des prêts bancaires dans les financements totaux est toutefois tombée à 52%, signalant le poids pris par le «shadow banking» dans le pays
Patrick Aussannaire

Le ralentissement chinois n’était qu’un mirage. En témoignent les chiffres du commerce extérieur publiés ce matin qui font état d’un rebond plus marqué que prévu des exportations au mois de décembre, de 14,1% sur un an après 2,9% en novembre, alors que le consensus Bloomberg tablait sur une hausse de 5%. Dans le même temps, les importations ont accéléré à un rythme annuel de 6%, alors qu’elles étaient stables en novembre. De quoi permettre un quasi doublement de l’excédent extérieur, à 31,6 milliards de dollars. Sur l’année 2012, les exportations ont progressé de 7,9% et les importations de 4,3%, après des hausses de 20,3% et 24,9% en 2011, mais des chutes de 16% et 11,2% en 2009.

Et l’année 2013 recèle des perspectives plus dynamiques. Les autorités tablent sur une croissance des échanges extérieurs de 8% cette année, et le ministre du Commerce Chen Deming indiquait fin novembre que la situation du commerce extérieur sera «un peu meilleure» en 2013 et que l’activité connaitra une accélération au second semestre. D’autant que S&P estime dans une analyse publiée hier consacrée à l’Europe, principal partenaire commercial de la Chine, que l’année 2013 «pourrait marquer le début de la fin durable de la volatilité des marchés et de la fragmentation qui la touchent depuis plusieurs années».

En outre, dans une note sur les pays émergents publiée ce matin, HSBC estime que «la contribution de la Chine au développement de l’activité économique mondiale n’aura jamais été aussi importante qu’en 2014». Dans ce contexte, les prévisions de croissance pour la Chine s’améliorent : HSBC prévoit ainsi une progression du PIB de 8,6% en 2013, après 7,8% en 2012 et contre une croissance de 5,4% pour les pays émergents. Et la banque anticipe même une «Grande Rotation» qui verra «la domination du monde par les États-Unis ou l’Europe s’effacer pour laisser place à une prépondérance de la Chine».

Pourtant les défis restent nombreux pour l’Empire du milieu. Les nouveaux prêts en yuan se sont effondrés plus que prévu au mois de décembre à 454,3 milliards (contre 550 milliards prévu par le consensus), selon les chiffres publiés ce matin par la PBOC. En revanche, les financements agrégés, incluant les prêts non bancaires, se sont envolés à 1.630 milliards de yuans, après 1.270 milliards un an plus tôt. Sur 2012, les nouveaux prêts bancaires ont atteint 8.200 milliards de yuans, mais ne représentent plus que 52% des financements totaux dans l’économie, signalant ainsi le poids pris par le «shadow banking» en Chine.

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