Le troisième plan d’aide à la Grèce ne lève pas tous les risques

Athènes devrait rapidement recevoir une nouvelle tranche d’aide en échange de réformes. Mais la question de la restructuration de la dette reste ouverte.
Xavier Diaz

Au terme d’un nouveau marathon nocturne dans un hôtel d’Athènes, la Grèce et ses créanciers sont parvenus hier matin à un compromis ouvrant la voie à un troisième plan de 85 milliards d’euros sur trois ans. La Commission européenne a précisé que cet accord de principe doit encore obtenir l’aval politique. Toutefois, et même si certains détails sont encore discutés, les bases sont posées.

Sur le plan budgétaire d’abord avec l’exigence d’un retour à un excédent primaire de 0,5% dès 2016, puis 1,75% en 2017 et 3,5% en 2018. C’est un peu moins contraignant que ce qui avait été initialement évoqué en raison de la détérioration de l’économie (contraction du PIB estimée entre 2,1 et 2,3% cette année). Pour 2015, la feuille de route table sur un déficit primaire de 0,25%.

L’accord, finalement obtenu plus rapidement qu’attendu, prévoit ensuite qu’Athènes engage rapidement ses réformes, notamment ses 50 milliards d’euros de privatisations ainsi que la restructuration de son secteur financier. Les besoins des banques ne seront précisément connus qu’en octobre à l’issue de la revue d’actifs et des tests de résistance actuellement en cours sur les établissements grecs. RBS les estime à 25 milliards d’euros.

Le plan sera soumis aux parlementaires grecs aujourd’hui avant un vote jeudi. L’accord des ministres des finances de la zone euro réunis en Eurogroupe devrait intervenir vendredi. D’autres parlements de la zone euro, notamment allemand, se prononceront la semaine prochaine.

Une première tranche d’une vingtaine de milliards d’euros pourrait rapidement être débloquée, avant la tombée de l'échéance de 3,2 milliards d’euros auprès de la BCE le 20 août. 10 milliards devraient servir au renflouement des banques, dont l’état s’est dégradé depuis la mise en place du contrôle des capitaux début juillet.

Si cet accord a été salué par un bond des valeurs bancaires à Athènes et une forte détente des taux grecs, le risque grec n’est pas totalement évacué. «Nous pensons qu’il pourrait refaire surface d’ici à la fin de l’année, affirme Alberto Gallo, stratégiste crédit chez RBS. Cet accord ne rend pas la dette soutenable, or à aucun moment la question de sa restructuration n’a été abordée». Elle ne le sera qu’une fois que le premier examen du troisième plan se sera révélé positif, mais probablement uniquement via un nouvel allongement des maturités ou une diminution des intérêts l’Allemagne refusant l’idée d’un effacement de dette.

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