Le taux de change de l’euro fait face à un nouvel accès de faiblesse

La monnaie unique est repassée sous le seuil de 1,09 contre dollar, avec une hausse de la volatilité implicite à un plus haut depuis fin 2011.
Patrick Aussannaire

L’euro repart à la baisse. La poussée de la gauche radicale aux élections en Espagne le week-end dernier, les doutes sur la capacité de la Grèce à rembourser ses échéances de 1,6 milliard d’euros au FMI le mois prochain, et le discours de la présidente de la Fed Janet Yellen vendredi dernier confirmant une probable première hausse des taux Fed funds d’ici à la fin de l’année, ont fait reculer l’euro de 0,8% hier contre dollar, qui repassait ainsi sous le seuil de 1,09. Depuis son plus haut de 1,147 atteint mi-mai, la monnaie unique a cédé environ 5% contre le billet vert et n’est plus qu’à 3% de son plus faible niveau depuis début 2003, de 1,05, atteint mi-mars.

Le regain d’incertitude sur les perspectives en zone euro s’est également traduit par une hausse de la volatilité implicite à un mois sur l’euro-dollar qui a grimpé à 13,9% hier, soit ses plus hauts niveaux depuis fin 2011. Elle s’est tendue de 5 points en moyenne depuis le début de l’année par rapport à 2014 pour revenir sur des niveaux proches de ceux enregistrés sur les années 2010 et 2011, sans pour autant reproduire les niveaux de tensions extrêmes connus durant les mois d’octobre 2008 (28%), de juin 2010 et d’octobre 2011 (17%). «Les va-et-vient du taux de change euro-dollar sont encore loin d’être terminés», prédit SG CIB.

Les positions vendeuses d’euros ont certes à nouveau été réduites la semaine dernière, mais restent élevées à 168.000 contrats. En outre, les risk reversal à 3 mois reflétant la différence entre les prix des options d’achat et de ventes en dehors de la monnaie sur euro-dollar sont redevenus à des niveaux très négatifs de -2,37, alors que l’indice BNP Paribas CIB montre une hausse des positions vendeuses sur euro à -23 sur la semaine achevée hier. «Cela témoigne du fait que le marché continue de croire à la poursuite de la baisse de l’euro-dollar dans les prochains mois», explique Nordine Naam, stratégiste changes chez Natixis.

Ce nouvel accès de faiblesse de l’euro n’est pas spécifique au dollar. La monnaie unique a chuté de 4,5% depuis le 7 mars contre la livre sterling pour retomber à ses plus faibles niveaux depuis octobre 2007 enregistrés début mars, et de 2,5% contre yen depuis mi-mai, après un rebond de 8% sur un mois. Seules les devises émergentes échappent à cette tendance, avec notamment une chute du real brésilien et de la roupie indienne de 7% et 6% depuis le mois dernier.

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