
Le Royaume-Uni souhaite accélérer ses mesures de soutien à la croissance
Déterminé à sortir le pays de la stagnation, le Premier ministre britannique compte, dans un discours qu’il prononce aujourd’hui devant des dirigeants de la CBI (Confederation of British Industry), user d’une rhétorique guerrière pour annoncer de nouvelles mesures de soutien à la croissance. Faisant allusion à la Seconde guerre mondiale, David Cameron devrait ainsi indiquer que «ce pays est aujourd’hui dans l'équivalent économique de la guerre».
Le gouvernement britannique compte actionner de nouveau le levier des investissements privés en infrastructures, dont la progression s’est heurtée aux difficultés de financement des banques. Sous l’effet de Bâle 3 qui impose de détenir davantage de capitaux en contrepartie des financements de long terme, RBS, Barclays et Nationwide ont revu leurs financements à la baisse, et réduit voire fermé leurs départements d’investissements en infrastructures. Depuis un an, ces investissements ont chuté de 11,3% et les fonds de pension n’ont apporté que 700 millions de livres. Un revers pour la stratégie ambitieuse de Londres qui table sur un montant de 2 milliards d’ici début 2013 et 20 milliards sur dix ans. Adrian Walker, responsable des investissements chez Hogan Lovells, estime que «le gouvernement pourrait résoudre ce problème en une phrase: nous garantissons les risques financiers ».
Le président de la CBI, John Cridland, privilégie les investissements publics en infrastructures, à l’instar de ceux réalisés lors des Jeux olympiques de Londres, en appelant hier George Osborne à injecter 1,5 milliard de livres supplémentaires dans l'économie pour stimuler la croissance lors de sa déclaration budgétaire du 5 décembre prochain.
George Osborne devrait également annoncer un soutien au marché immobilier avec l’alignement de la fiscalité des investissements de sociétés immobilières entre elles sur celle des investissements en biens immobiliers physiques.
Et le gouvernement pourrait trouver un nouveau soutien de la part de la Banque d’Angleterre. David Miles, membre du comité (MPC), a ouvert la porte à une nouvelle rallonge du programme de rachat d’actifs (QE). Dans un entretien à Sky News, il a ainsi indiqué que «nous pourrions avoir besoin d’un nouveau soutien monétaire». Une déclaration en écho à celle du gouverneur de la BoE, Mervyn King, qui a estimé la semaine dernière que le PIB britannique pourrait se contracter au dernier trimestre 2012 et que la route vers la reprise économique sera «longue et sinueuse».
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