
Le Royaume-Uni s’apprête à renouer avec l’orthodoxie budgétaire
L’orthodoxie budgétaire devrait faire son grand retour au Royaume-Uni. Le chancelier de l’Echiquier, George Osborne, présentera demain la deuxième mouture du premier budget purement conservateur depuis 1997 suite à la victoire surprise du parti aux élections du 7 mai. Une victoire bâtie sur un objectif de retour à l’équilibre budgétaire à horizon 2018/2019, qui nécessiterait un tour de vis équivalent à 5,2% du PIB britannique sur trois ans. Le programme conservateur s’est engagé à ce que l’éradication du déficit public qui, à 5% du PIB, est l’un des plus élevés des pays développés, soit concentré sur la compression des dépenses publiques et sur une accélération des privatisations, avec une interdiction législative de toute hausse de l’impôt sur le revenu, des contributions sociales et du taux de TVA qui concentrent pourtant à eux seuls environ 60% des recettes fiscales.
George Osborne devrait également préciser comment il compte réduire de 12 milliards de livres les dépenses sociales en réformant les crédits d’impôt, qui représentent 30 milliards par an, dégager 5 milliards de recettes supplémentaires en luttant contre la fraude fiscale, et réaliser 13 milliards de coupes dans le budget des collectivités à l’horizon de trois ans. Sur l’année fiscale en cours qui s’achève fin mars, 3 milliards de réductions supplémentaires dans le budget des dépenses locales ont déjà été annoncées début juin. Avec la baisse plus forte que prévu des emprunts nets du secteur public de 24% sur un an en janvier et février, HSBC anticipe une révision à la baisse des prévisions d’emprunts du Trésor au moins sur les deux prochaines années.
Londres devrait en outre enclencher le programme de privatisations le plus important de l’histoire du pays, avec la vente prévue d’ici à mars 2017 de ses parts dans Lloyds, qui permettrait à elle seule de réduire ses besoins de financement de 6,4 milliards de livres, dans Royal Mail, mais aussi des créances hypothécaires héritées de Northern Rock, et des 78% détenus dans RBS, estimés à 32 milliards. Le total de ces cessions permettrait de réduire le montant des émissions nettes d’obligations d’Etat de 13 milliards cette année et de 11 milliards l’an prochain pour les ramener à respectivement 66 et 61 milliards, selon HSBC. Le Trésor prévoyait initialement 130,9 milliards de livres d’émissions de Gilts et 7 milliards de bons du Trésor cette année.
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