Le risque immobilier plane sur l’univers des pays notés AAA

Dans nombre de pays, la hausse inquiétante des prix immobiliers menace la pérennité de la reprise et embarrasse les autorités, selon Amundi
Patrick Aussannaire
Le risque immobilier planne sur l'univers des pays notés AAA. Photo: PHB
Le risque immobilier planne sur l'univers des pays notés AAA. Photo: PHB  - 

Le socle de croissance des pays notés AAA est-il solide? Alors que l’accélération de la croissance mondiale est censée provenir essentiellement des pays développés l’année prochaine, Amundi alerte sur le fait que «dans plusieurs pays développés (Australie, Canada, Nouvelle-Zélande, Norvège, Royaume-Uni, Suède), ayant en commun d’être notés AAA (…), les prix de l’immobilier ont fortement grimpé ces derniers trimestres.» L’OCDE estimait déjà en mai, sur la base de l’écart à la moyenne de long terme des ratios «prix sur loyer» et «prix sur revenus», que les prix immobiliers étaient surévalués à hauteur de 49% en Norvège, de 47% au Canada, de 42% en Nouvelle-Zélande, de 29% en Australie, de 27% en Suède et de 26% au Royaume-Uni.

Alimentée par un environnement de taux bas ces dernières années, qui a incité les ménages à continuer à s’endetter pour acquérir un logement, «l’expansion du secteur immobilier a permis de soutenir la croissance, soit directement par l’investissement dans le secteur résidentiel, soit par le canal des ‘effets de richesse’ qui veut que les ménages, se sentant plus à l’aise financièrement, consomment davantage», explique Amundi. Pourtant, cette croissance a eu pour principale conséquence une augmentation inquiétante de la dette des ménages, indexée à taux variables, qui atteint 180% de leur revenu disponible en Norvège, 150% en Nouvelle-Zélande, en Australie et en Suède, 140% au Canada et au Royaume-Uni.

Le risque consiste en un éclatement de la bulle immobilière qui renverserait les effets de richesse et conduirait ainsi, comme ce fut le cas en Espagne, aux Etats-Unis ou aux Pays-Bas, à une probable récession et une augmentation des déficits publics. Une perte du AAA serait alors inévitable et réduirait ce segment «à une peau de chagrin, ce qui amènerait à repenser radicalement la gestion obligataire et ce que l’on en attend», estime Amundi.

Dans ce contexte, la politique monétaire menée par les banques centrales de ces pays vire d’ailleurs «au casse-tête depuis quelques trimestres». Si la banque centrale de Nouvelle-Zélande a opté pour des mesures macro-prudentielles, et si la BoE a décidé de ne pas reconduire son programme Funding for Lending pour les prêts aux particuliers en 2014, la Riksbank suédoise a finalement baissé son taux directeur à 0,75%. La RBA a ramené ses taux à 2,5%, et l’autorité norvégienne a repoussé d’un an, à l’été 2015, une hypothétique hausse de taux directeur.

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