Le risque d’une propagation de la crise de la dette mobilise les responsables européens

La situation italienne devrait provoquer une réunion d’urgence ce matin, détournant les responsables européens du plan français sur la Grèce
A.Duroyon et P.Aussannaire

La pression monte sur les dettes souveraines européennes. Les ministres européens des Finances qui se réunissent aujourd’hui seraient prêts, pour la première fois, à accepter de laisser certaines obligations grecques faire défaut dans le cadre d’un nouveau plan de sauvetage, selon le Financial Times. Les détenteurs de dette grecque seraient également prêts à faire de nouvelles concessions concernant une nouvelle réduction des taux d’intérêt. «Le but principal est de réduire le fardeau de la dette de la Grèce à travers des actions conjointes du secteur privé et public» indique un officiel européen cité par le quotidien.

Le plan français serait ainsi jeté au panier. Les banques détentrices de dette grecque membres de l’Institut de Finance International se seraient en effet détournées du plan français pour revenir à un plan allemand qui privilégie une participation «volontaire» des créanciers privés. Les banques pousseraient pour un programme de rachat des obligations grecques en contrepartie d’un accord sur un plan de restructuration.

Mais la situation grecque fait tâche d’huile. Depuis la dégradation de la note du Portugal par Moody’s, le spread entre le taux 10 ans italien et le Bund allemand a touché vendredi un plus haut depuis octobre 2002, alors qu’une source proche de la BCE citée par Die Welt, estimait que le fonds européen de sauvegarde ne serait pas suffisant pour préserver l’Italie de manière crédible. Selon le FT, des hedge funds américains ont décidé d’adopter un biais baissier sur les obligations transalpines. La nervosité a également touché les marchés actions, UniCredit chutant à Milan de 7,85% vendredi et de 20% en une semaine.

La Consob, l’autorité de régulation italienne des marchés, s’est rebiffée hier ordonnant à l’ensemble des acteurs de révéler leurs positions lorsqu’elles dépassaient 0,2% du capital d’une société et pour chaque palier de 0,1% supplémentaire. Une mesure temporaire qui prend effet aujourd’hui jusqu’au 9 septembre et destinée à calmer les spéculations.

Moody’s a indiqué vendredi suivre de près la situation politique italienne afin d'évaluer les chances de mise en œuvre des mesures d’ajustement budgétaire. Une situation chaude qui devrait provoquer une réunion d’urgence dès ce matin rassemblant le président de la BCE, le président de l’Eurogroupe, le président de la Commission européenne et le commissaire européen aux Affaires économiques.

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