Le rééquilibrage de la croissance chinoise s’impose comme une priorité

Le futur nouveau président Xi Jinping souhaite stimuler la demande intérieure dans un contexte de ralentissement marqué des exportations
Patrick Aussannaire

C’est lors d’un déplacement emblématique dans la ville de Shenzhen, symbole de la finance de l’ombre à la chinoise, que Xi Jinping, le futur nouveau président, s’est prononcé hier en faveur du rééquilibrage de la croissance vers le développement de la demande intérieure ainsi que de la libéralisation de l’économie. «Nous devons prendre le chemin de l’enrichissement de la nation de manière inébranlable, de l’enrichissement de la population, mais nous devons également l’ouvrir encore davantage» a-t-il indiqué.

De mesures d’urgence, il n’est plus question. «Avec le retournement du cycle économique, Xi Jinping est peu incité à démarrer son règne avec le lancement d’un plan de relance de grande ampleur» estime la société de recherche économique Dragonomics. La production industrielle a redécollé au mois de novembre pour la première fois depuis mars, avec une croissance de 10,1% sur un an.

Les ventes au détail ont également connu une accélération à 14,9%, après 14,5% en octobre. Un rythme sans précédent tiré notamment par les investissements en infrastructures publiques, alors que le commerce extérieur est en phase de ralentissement.

L’excédent de la balance commerciale chinoise s’est en effet réduit à 19,63 milliards de dollars au mois de novembre. Un chiffre inférieur au consensus qui tablait sur un excédent de 26,85 milliards, du fait notamment du ralentissement du rythme de croissance des exportations, à 2,9% après 11,6% en octobre. «L’équipe de Xi Jinping va devoir accélérer les réformes afin de stimuler la demande intérieure et rendre la croissance plus stable et moins sensible aux chocs extérieurs» estime IHS Global Insight. Sans pour autant faire déraper la dette globale (Etat, ménages et entreprises) qui devrait atteindre 206% du PIB en 2012, après 198% en 2011, selon Dragonomics.

Malgré une inflation qui est restée contenue à 2% en novembre, la politique monétaire chinoise se contente depuis plusieurs mois d’assurer la liquidité à court terme, mais s’est jusqu’ici gardée de réactiver le levier de la baisse des taux directeurs ou du ratio de réserves obligatoires. La PBOC a injecté 5.062 milliards de yuans (630 milliards d’euros) dans le système par le biais de ses opérations de «reverse repo» depuis fin juin, alors que 262 milliards de titres arrivent à maturité cette semaine.

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