Le rapport Villeroy de Galhau propose d’améliorer l’accès des entreprises au crédit

L’ancien dirigeant de BNP Paribas, présumé candidat à la tête de la Banque de France, y voit un moyen de soutenir l’investissement en France.
Solenn Poullennec

François Villeroy de Galhau, plaide pour une amélioration de l’accès des entreprises au crédit de trésorerie et aux financements de leurs besoins en fonds de roulement. «Il y a visiblement quelque chose dans l’action des banques sur le terrain qui ne correspond pas à la demande des entreprises», a déclaré hier l’ancien dirigeant de la banque de détail de BNP Paribas en Europe, lors de la présentation des premiers résultats de sa mission sur le financement de l’investissement des entreprises. Celle-ci a été commandée au printemps par le Premier ministre à celui qui est présumé candidat au poste de gouverneur de la Banque de France.

Aux dires de François Villeroy de Galhau «l’investissement des entreprises n’est pas en cale sèche en France» mais son rapport d’étape estime que, dans l’Hexagone, l’investissement est «moins satisfaisant en qualité et en productivité» qu’ailleurs. Pour remédier à cette situation, l’ancien banquier et ses deux rapporteurs, qui ont fait le choix de ne pas travailler sur la fiscalité, proposent de mieux informer les TPE sur les solutions de financement, de renforcer la Médiation du crédit et de rapprocher celle-ci de la Médiation interentreprises spécialisée sur les délais de paiement. Soucieux du financement long des dépenses d’exploitation, le rapport encourage les banques à innover en développant les financements sur stocks (facilités par la loi Macron) et des financements longs du besoin en fonds de roulement avec l’aide de Bpifrance.

Afin de favoriser les investissements en actions, le rapport veut par ailleurs encourager le nouveau contrat d’assurance vie Euro-croissance et conseille d’étudier la possibilité d’«une certaine mutualisation des réserves latentes des deux compartiments (Fonds euro et Euro-croissance)». Parmi les dix «orientations» présentées hier, un certain nombre sont déjà défendues par le gouvernement : la relance d’une titrisation sécurisée, le développement des placements privés ou la révision de Solvabilité 2 en faveur des investissements à risque. Le rapport suggère également de «recréer une instance internationale d’évaluation des effets des règles prudentielles bancaires» et de créer des «task-forces» européennes sur des sujets tels que l’information sur les PME ou le droit des faillites.

François Villeroy de Galhau rendra ses conclusions définitives à l’automne. Interrogé pour son intérêt à prendre, à ce moment-là, la succession de Christian Noyer à la tête de la Banque de France, l’ancien banquier botte en touche.

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