Le ralentissement de l'économie chinoise menace le rythme des réformes

La chute de l’immobilier a fait revenir la croissance chinoise à 7,4% au premier trimestre, sur ses plus faibles niveaux depuis 2009 et 2012
Patrick Aussannaire

Si le rythme de croissance du PIB chinois est ressorti à 7,4%, légèrement supérieur aux attentes et en ligne avec l’objectif annuel de 7,5% affiché par Pékin, il est néanmoins revenu à ses plus faibles niveaux enregistrés en 2009 et 2012. En termes séquentiels, l’activité a ralenti à 5,2%, au plus bas depuis 2009. Le maintien de ce rythme ferait chuter la croissance sous les 7% au deuxième trimestre, selon HSBC.

Le ralentissement provient du secteur immobilier, l’industrie manufacturière et les infrastructures ayant légèrement accéléré. La croissance des investissements immobiliers a chuté à un rythme annuel de 14,2% en mars, après 19,3% sur les deux premiers mois de l’année. Parallèlement, le taux de croissance des ventes de logements est passé de +13,7% au quatrième trimestre 2013 à -4,7% au premier trimestre 2014, et les mises en chantier de +33,1% à -25,2%. Seule consolation: la hausse des revenus des ménages est passée au-dessus de la croissance du PIB, à 8,1%.

«L’inquiétude la plus sérieuse réside dans la persistance des tensions déflationnistes traduites par la poursuite du ralentissement de la croissance nominale du PIB, à 7,9%, après 9,7% au trimestre précédent», estime la société de gestion GaveKal. La baisse du déflateur de 1,4 point à 0,4% est ainsi plus importante que celle de l’inflation, passée de 2,9% à 2,3%.

Dans ce contexte, «la PBOC doit faire chuter les taux d’intérêt et endiguer la décélération de la croissance de la masse monétaire dans les prochains mois», préconise HSBC qui anticipe une croissance annuelle de 7,4%. Le retour du Shibor à 7 jours à 3,4% sur ses moyennes d’avant juin 2013 «correspond à un biais accommodant» de la PBOC, estime d’ailleurs RBS. Pourtant, «le défi est de maintenir le cap des réformes, même si la croissance continue de ralentir. Ce qui signifie qu’elles doivent se faire rapidement», rappelle GaveKal.

Conscient des dérives en termes d’explosion de l’endettement engendrées par le plan de relance massif mis en place en 2008, le premier ministre a rappelé que Pékin «ne prendra pas de mesures de relance forte pour palier la volatilité temporaire de l’activité économique, mais se concentrera sur des réformes structurelles de moyen et long terme».

Des mesures ciblant la construction et les PME, ainsi que l’introduction d’une plus grande flexibilité du yuan, en retrait de 3% contre dollar depuis février, ont néanmoins été mises en place.

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