Le ralentissement chinois fait trembler les économies émergentes

Depuis le krach boursier chinois qui a débuté mi-juin, les sorties de capitaux se sont poursuivies et les devises ont fortement corrigé.
Patrick Aussannaire

Les risques se multiplient pour les pays émergents. En plus du lancement imminent du processus de resserrement monétaire aux Etats-Unis et de la nouvelle chute récente du prix des matières premières, le risque d’un fort ralentissement de l’économie chinoise commence déjà à peser sur l’univers émergent. «Un ralentissement plus fort que prévu de l’économie chinoise pourrait peser sur la croissance mondiale, et entraîner une correction plus sévère des économies et actifs des pays les plus exposés à la Chine», estime ainsi RBS.

Les pays émergents ont d’ailleurs fait face à 8 semaines consécutives de sorties nettes de capitaux. Si elles ont ralenti à 519 millions de dollars sur le mois de juillet après plus de 2 milliards en juin pour les fonds investis en obligations locales et libellées en dollar, elles ont atteint 4,5 milliards pour les fonds investis en actions, après les 3,3 milliards de sorties déjà enregistrées en juin.

Depuis le début du krach boursier en Chine mi-juin, le rouble russe et le real brésilien ont dévissé de respectivement 21% et 16% contre le billet vert. Le peso mexicain a reculé de 7%. La dépréciation a été plus modérée, d’environ 5%, pour le rand sud-africain, la livre turque et le zloty polonais, alors que l’indice dollar DXY contre les principales devises développées a progressé de 4,4%. Seules les roupies indiennes et indonésiennes ont surperformé. «Les investisseurs continuent de sous-estimer la forte pression du ralentissement chinois et du débouclage progressif des positions de carry trade en dollars sur les pays émergents. Le risque de change sur les émergents reste donc élevé, et les taux de change effectifs réels ne reflètent toujours pas la faiblesse des fondamentaux et l’environnement de détérioration de la liquidité mondiale», estime même NN Investment Partners.

«L’affaiblissement progressif de la croissance potentielle en Chine et le rééquilibrage d’une économie intensive en capital vers une tirée par la consommation a déjà, et continuera d’avoir, d’importantes conséquences sur les matières premières, et donc sur les pays émergents les plus exposés», ajoute Natixis.

L’indicateur le plus fiable privilégié par les marchés pour estimer cet impact sur les pays producteurs d’énergie est l’évolution du dollar australien. Or, il a enregistré une dépréciation de 10% contre le billet vert depuis mi-mai.

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