Le premier budget en baisse de l’Union européenne marque la victoire des pays du Nord

Les partisans de la rigueur emmenés par la Grande-Bretagne ont pesé de tout leur poids pour obtenir un budget européen en baisse pour 2014-2020
Krystèle Tachdjian

En attendant de savoir si la Grande-Bretagne quittera ou non l’Union européenne, les Britanniques continuent de jouer les poils à gratter. Vendredi après-midi au terme de près de 26 heures de négociation, les Vingt-Sept sont parvenus à un accord sur le budget européen pour 2014-2020.

Pour la première fois depuis sa création, l’Union européenne va afficher un budget en baisse. Il marque la victoire des Britanniques et des Allemands, partisans de l’austérité face au Sud de l’Europe emmené par la France et l’Italie. Le compromis prévoit une enveloppe de 960 milliards d’euros de crédits d’engagement soit 1% du revenu national brut de l’Union européenne. Les crédits de paiement qui représentent les dépenses effectives pour les sept prochaines années ont été fixés à 908,4 milliards d’euros.

L’essentiel de l’effort porte sur les budgets d’infrastructures et d’énergie. Les deux principales politiques de l’UE sont en revanche épargnées. La politique agricole commune (PAC), dont la France est le premier bénéficiaire, gagne un peu plus d’un milliard par rapport à la dernière proposition du président du conseil Herman Van Rompuy en novembre.

Pour faire passer la pilule de l’austérité des solutions ont été trouvées pour apporter plus de souplesse, a expliqué une source européenne à l’AFP. Il s’agit notamment de faire en sorte que l’argent provenant des amendes infligées par l’UE à des entreprises n’ayant pas respecté les règles de la concurrence soit versé au budget européen au lieu d'être redistribué aux Etats. Les fonctionnaires de Bruxelles, dans le collimateur de David Cameron, recevront quant à eux 1,5 milliard de moins que la proposition de la Commission. Les pays bénéficiant de rabais, le Royaume-Uni en premier lieu, mais aussi l’Allemagne, les Pays-Bas et la Suède conservent leur avantage. Le Danemark obtient quant à lui la ristourne qu’il demandait.

La balle est désormais dans le camp du Parlement européen qui a déjà menacé de rejeter cet accord. L’écart entre les crédits de paiement et d’engagement inquiète l’institution qui y voit une source d’augmentation des déficits. «Plus vous vous éloignerez de la proposition de la Commission, plus il est vraisemblable que votre décision se heurtera à un refus du Parlement européen», a mis en garde dès jeudi le président du parlement, Martin Schulz.

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