Le « Panel Crédits » se montre un peu plus optimiste pour le marché

Les gestionnaires se positionnent surtout sur les obligations de courte maturité et notées moins de BBB
Violaine Le Gall

Le marché du crédit européen se porte toujours bien. En février, les indices sur le cash et les dérivés ont continué de se resserrer, marquant l’intérêt des investisseurs pour cette classe d’actifs. L’iTraxx Crossover qui suit l’évolution du coût de la protection contre le risque de défaut des émetteurs en catégorie spéculative s’est détendu de 18 points de base (pb) à 397,5 pb. La tendance est également à la détente sur la dette financière après une phase de tension liée aux discussions sur la participation des créanciers aux sauvetages des banques et à la nouvelle réglementation bancaire de Bâle 3. L’indice iTraxx sur la dette financière subordonnée s’est resserré de 8 pb sur le mois à 279 pb.

Les membres du Panel Crédit s’attendent globalement à une poursuite de cette tendance en mars. Ils sont en effet autant, à savoir 45%, à tabler sur une stabilité et sur un resserrement des spreads de crédit, alors qu’ils étaient 53% à anticiper une évolution neutre des spreads le mois dernier. Cette amélioration s’explique principalement par les changements d’opinion de La Banque Postale AM, Natixis AM et Nordea, tous trois passés de «neutre» à «positive». En revanche, CPR AM est devenu plus prudent sur la classe d’actifs, passant de «positive» à «neutre».

Même si les panélistes sont légèrement plus optimistes pour le marché du crédit, ils ont un peu allégé leur exposition à la classe d’actifs. Le camp du «neutre», à égalité le mois dernier avec le groupe à «surpondérer», l’emporte cette fois-ci. 50% des panélistes sont neutres contre 45% à surpondérer. CCR AM reste quant à lui à «sous-pondérer».

Dans un environnement de taux bas, les gestionnaires s’orientent de plus en plus vers les émetteurs du bas de la catégorie investment grade ou classés high yield. Huit sociétés de gestion citent à présent le haut rendement parmi leur catégorie de notation préférée alors qu’ils étaient sept le mois précédent.

Les émetteurs ont profité de la volonté d’investir des gestionnaires. Sur le marché primaire, les émissions d’entreprises non financières ressortent à 19,2 milliards d’euros depuis le début de l’année, soit 16% de plus que sur la même période en 2010, d’après Crédit Agricole CIB. Les émissions financières, représentant plus de 42 milliards d’euros, ont quant à elles été deux plus nombreuses en février qu’en février 2010.

Les gestionnaires ont mis au travail une part importante de leurs fonds. Le cash dans les portefeuilles ne représente que 4,15%, soit le plus bas niveau depuis mai 2010. Ils se positionnent principalement sur le crédit à court terme, compte tenu de l’environnement où domine une crainte de hausse des taux. La duration moyenne est tombée à 3,75, son plus bas niveau depuis plus de trois ans.

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