Le ministère des Finances, cœur des négociations pour la coalition allemande

Wolfgang Schäuble conserverait le poste si ce dernier restait dans le panier de la CDU, mais il y a de fortes chances qu’il doive être cédé au parti allié
Florence Autret, à Bruxelles

Le siège de l’Allemagne à la table du Conseil européen restera occupé par Angela Merkel les 24 et 25 octobre à Bruxelles. Mais rien ne dit qu’elle ait, d’ici là, déjà été réélue par le Bundestag.

Il y a cinq ans, il s’était écoulé un mois entre la victoire électorale de la CDU et l’investiture de la chancelière par les députés allemands. A l’époque, grâce à la victoire des libéraux, les données de la coalition gouvernementale étaient claires. En 2005, la formation de la grande coalition avait pris deux fois plus de temps.

Cette fois-ci deux options restent sur la table: s’allier avec les sociaux-démocrates ou avec les Verts. Il pourrait s’écouler plusieurs semaines avant que la négociation sur les postes gouvernementaux et le contrat de coalition soit achevée.

Le poste de ministre des Finances sera une des clés de la négociation. Wolfgang Schäuble conservera probablement le poste, si ce dernier restait dans le panier de la CDU. Mais il y a de fortes chances qu’il doive être cédé à l’allié de coalition. En cas de discussion avec le SPD, cela dépendra du chef de file des négociations, qui sera le futur vice-chancelier. Le président du parti, Sigmar Gabriel, s’est dit intéressé par le poste. Mais le négociateur en chef pourrait également être Frank-Walter Steinmeyer, moins à gauche. Or l’ancien ministre des affaires étrangères d’Angela Merkel n’est pas intéressé par les finances. En cas d’alliance avec les Verts, leur chef de file Jürgen Trittin, ancien ministre de l’environnement de Gerhard Schröder, a déjà dit qu’il voulait le poste.

En attendant, il est probable que Wolfgang Schäuble représente son pays au prochain conseil Ecofin à Luxembourg les 14 et 15 octobre.

L’arrivée du nouveau gouvernement, qu’il soit rouge-noir ou vert-noir, devrait continuer les négociations sur l’union bancaire, mettre en route la préparation du troisième plan grec et éventuellement relancer le dossier sur la taxe sur les transactions financières. Le SPD, comme les Verts, sont par ailleurs favorables à un rééquilibrage des politiques économiques européennes, en faveur de plus de croissance, et pour l’instauration d’un salaire minimum. Mais ces changements ne seront pas spectaculaires. Angela Merkel fera peu évoluer sa politique européenne prudente avant les élections européennes de mai 2014, où l’on craint toujours une poussée d’Alternative für Deutschland, le nouveau parti défendant un démantèlement de la zone euro.

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