Le MES finalise un versement de 15 milliards d’euros à la Grèce

Le déboursement doit permettre à Athènes de se construire un matelas financier en vue de sa sortie du programme d’austérité.
Jean Comte, à Bruxelles
Europe Grèce  Conférence de presse de Valdis Dombrovskis, vice-président de la CE le 11 juillet 2018
Conférence de presse de Valdis Dombrovskis, vice-président de la CE, le 11 juillet 2018.  -  © UE Benas Gerdziunas

La somme est substantielle : le Mécanisme européen de stabilité doit opérer au début de cette semaine - aujourd’hui ou demain, selon nos informations - un versement de 15 milliards d’euros à la Grèce.

L’opération a déjà été approuvée par les 19 Etats membres de la zone euro dans les semaines précédentes.

Ce versement important sera le tout dernier du programme d’austérité grec. Lancé officiellement en août 2015, après plusieurs mois de crises politiques entre Bruxelles et Athènes, ce programme a en effet prévu de se terminer le 20 août 2018. Dans ce contexte, les 15 milliards doivent permettre au pays d’éponger une partie de sa dette, et se constituer un matelas financier pour vivre hors des prêts européens.

Sur le court terme, le pays ne devrait avoir aucun problème à se financer sur les marchés - il y est déjà revenu l’année dernière, alors qu’il était encore en plein programme d’austérité. Mais la situation reste tendue pour la Grèce, qui a encore une énorme dette à son actif - environ 180% de son PIB.

Par ailleurs, si Athènes ne doit pas toucher de nouveau prêt, elle ne sera toutefois pas hors de toute supervision. Les Européens ont en effet dévoilé à la mi-juillet les conditions d’une supervision post-programme drastique. Qui comporte de nombreuses visites sur place, et conditionne les mesures d’allégement de la dette agréées en juin au respect des réformes convenues.

Au-delà des mesures déjà mises en place ces dernières années, Athènes a également convenu de faire des efforts après la fin du programme. Notamment le maintien d’un plan d’économies supplémentaires en 2019 et 2020 (5,1 milliards d’euros), et celui d’un surplus budgétaire conséquent (3,5% du PIB jusqu’en 2022, puis 2,2% jusqu’en 2060).

«Le 20 août marquera un nouveau départ pour la Grèce», précisait le 11 juillet Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission européenne. «Il importe que ce pays poursuive des politiques budgétaires et macroéconomiques prudentes et qu’il mène à bien les réformes décidées. (…) C’est ainsi qu’on attirera plus d’investissements et qu’on garantira une croissance durable, qui créera de nouveaux emplois et de meilleures conditions sociales et de vie pour le peuple grec.»

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