Le marché primaire des covered bonds retrouve des couleurs en Europe

Le dénouement du dossier grec a redonné confiance aux émetteurs mais l’activité reste faible depuis le début de l’année.
Antoine Duroyon

Avec le scénario catastrophe du Grexit désormais évité, un sentiment de marché plus positif favorise le retour des émissions primaires de covered bonds en Europe. La Caisse française de financement local (Caffil) a ouvert le feu dès le 9 juillet, soit avant même la résolution du psychodrame grec, en plaçant pour 500 millions d’euros de dette sécurisée à 3 ans. «[...] L'émetteur a fait preuve de courage mais pas d’imprudence. La transaction s’est effectuée à mid-swaps -9pb, sans offrir de prime d'émission nouvelle», relève la recherche crédit de Natixis. La Landesbank LBBW lui a emboîté le pas le 14 juillet avec un Pfandbriefe hypothécaire à 5 ans pour un montant de 750 millions d’euros.

Un pic d’activité a ensuite été enregistré sur le marché primaire le 16 juillet avec pas moins de trois émissions à 5 ans. Bank of Nova Scotia a placé 1,25 milliard d’euros, un montant inédit depuis le 9 juin et la transaction signée par la Compagnie de financement foncier. BPCE SFH et Commerzbank ont émis le même jour 500 millions d’euros chacune. Le lendemain, c'était au tour de la banque italienne UniCredit se de présenter sur le marché avec un Pfandbriefe hypothécaire de 500 millions d’euros à 8 ans. Commerzbank, LBBW, NordLB, Nykredit et UniCredit (B&D) ont piloté l’opération.

Alors que la BCE soutient le marché secondaire avec son programme CBBP3, la disette constatée sur le marché primaire au début de l'été a laissé des traces. Le nombre d'émissions de covered bonds est depuis le début de l’année à son plus bas niveau depuis 1996, souligne Dealogic. 236 opérations ont été mises à prix jusqu'à présent, soit un recul de 10% par rapport à la période comparable de 2014. Les volumes s'établissent à 85,9 milliards d’euros, ce qui représente une chute de 12% en glissement annuel.

Si les émetteurs allemands se maintiennent en volume (15,9 milliards d’euros placés), le nombre d’opérations (46) accuse à ce stade une baisse de 27%. A l’inverse, les émetteurs britanniques ont été plus actifs à la fois en termes de nombre d’opérations (14 contre 6) et de volume (11,1 milliards d’euros contre 7,9 milliards d’euros). Parmi les teneurs de livre, Natixis mène la course en tête avec une part de marché de 7,8%, devant UniCredit et Crédit Agricole CIB.

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