
Le marché des ABCP devrait rester morne selon les agences de notation
Les émissions de billets de trésorerie adossés à des créances titrisées (asset-backed commercial paper ou ABCP) vont être plus faibles en 2013 qu’en 2012, selon les analystes de Moody’s. Cet outil de refinancement de créances commerciales de court terme est selon eux mis à mal par les incertitudes persistantes sur le sort de la zone euro et les nouvelles régulations à venir.
Un peu plus optimiste, Fitch souligne que l’activité des conduits ABCP européens a progressé l’année dernière. Ainsi, les encours de billets de trésorerie adossés à des créances s’élevaient à 35 milliards de dollars à fin septembre 2012 contre 33 milliards fin octobre 2011. L’agence estime que les encours devraient rester stables en 2013 par rapport à 2012 alors que les sponsors européens, victimes des inquiétudes sur la zone euro, ont du mal à placer leurs titres aux Etats-Unis.
Aux yeux des analystes de Standard and Poor’s, les conditions économiques et financières dans la zone euro sont déterminantes pour les banques qui fournissent les lignes de liquidité nécessaires aux conduits ABCP. La situation est d’autant plus délicate que beaucoup de banques ont une note de long terme à un niveau tel qu’une dégradation se répercuterait inévitablement sur la note à court terme.
Pour les analystes de Moody’s, le risque souverain est aussi déterminant pour les conduits dont le risque n’est pas couvert totalement et dont les actifs sous-jacents viennent de pays périphériques. L’agence de notation devrait réviser les notes des ABCP au regard des dernières évolutions de sa méthode sur le risque souverain. Moody’s souligne cependant que les ABCP partiellement garantis se font rares. Ainsi, sur les programmes européens de titrisation d’actifs de plusieurs cédants notés par l’agence, pas moins de 82% des émissions font l’objet d’un soutien complet par leurs sponsors.
Moody’s estime que les créances commerciales devraient toujours constituer la majeure partie des actifs sous-jacents des ABCP. Elle assure que la qualité de ces derniers devient de plus en plus importante aux yeux des banques qui souhaitent limiter leurs risques notamment vis-à-vis des pays périphériques. Enfin, l’agence considère que les évolutions réglementaires vont avoir un impact significatif sur les banques sponsors. D’ores et déjà, les contraintes de liquidités bientôt imposées par Bâle 3 poussent certaines à se retirer de programmes ABCP.
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