
Le marathon budgétaire s’est terminé sans grands amendements

Les investisseurs et épargnants peuvent prévoir le contenu de leur feuille d’impôt. Du moins pour quelques mois. Alors que le gouvernement doit annoncer prochainement des propositions sur l'épargne, le marathon budgétaire s’est terminé la semaine dernière après l’adoption du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), du projet de loi de Finances (PLF) et du dernier projet de loi de Finances rectificative (PLFR).
Le PLF aligne la fiscalité du capital sur celle du travail, notamment en imposant au barème de l’impôt sur les revenus (IR), les dividendes et les intérêts (et en supprimant le forfait à 21 et 24%). La mesure qui a fait couler le plus d’encre est l’imposition à l’IR des plus-values de cessions mobilières à la place du taux forfaitaire de 19% (auquel s’ajoutent 15,5% de prélèvements sociaux). Les sénateurs ont rejeté le PLF lors des deux lectures. Si bien que la mesure finalement adoptée est celle, à quelques amendements près, qui avait été votée par les députés en octobre.
Confronté à la levée de boucliers des «pigeons», le gouvernement a corrigé sa copie. Il maintient l’imposition forfaitaire pour les «créateurs d’entreprise» à condition qu’avant de céder les titres de leur société, ils y aient exercé de manière continue pendant cinq ans. Par ailleurs, les titres doivent avoir été détenus de manière continue cinq ans avant la cession, avoir représenté 10% des droits de vote ou des bénéfices sociaux pendant au moins deux ans sur les dix ans précédant leur vente et constituer 2% des droits de vote au moment de celle-ci.
Pour les titres qui ne sont pas cédés par des créateurs d’entreprise, ils seront imposés au barème de l’IR mais les abattements en fonction de la durée de détention ont été renforcés (de 20% pour des titres détenus entre deux et quatre ans à 40% pour des titres détenus plus de six ans). Les conditions de report d’imposition sous condition de réinvestissement ont été aussi assouplies. Enfin, les carried-interests ont été exonérés.
Ils devaient être soumis au forfait social dans le PLFSS, mais ils y ont aussi échappé. Le projet a élargi l’assiette de la taxe sur les salaires acquittée par les banques et les assurances. Il devait, par ailleurs, permettre aux hôpitaux d’émettre des billets de trésorerie mais cette mesure a été rejetée par le Conseil constitutionnel. Saisi par l’opposition, ce dernier doit encore se prononcer sur le PLF et le PLFR.
Plus d'articles du même thème
-
Volkswagen est pénalisé par les déboires de sa filiale Porsche
Le revirement du constructeur de Stuttgart dans les véhicules électriques aura un impact négatif sur sa marge d’exploitation et sur les comptes annuels de sa maison mère. -
«Nous préférons les obligations d'entreprise aux obligations d'Etat»
Wilfrid Galand, directeur stratégiste chez Montpensier Arbevel -
L’AMF veut se doter de nouveaux pouvoirs contre la criminalité organisée
Une proposition de loi visant à lutter contre la fraude financière et à renforcer la sécurité financière devrait être examinée prochainement par la commission des finances de l’Assemblée nationale. Si certains se félicitent de cette évolution, d’autres s’interrogent sur la pertinence d’accorder au gendarme boursier des pouvoirs réservés jusqu’alors au juge pénal. -
«Les marchés pourraient connaître une phase de consolidation à court terme»
Grégory Huet, gérant de portefeuilles, associé chez Amplegest -
«Le recalage des attentes de taux corrigera un différentiel implicite trop favorable à l’euro»
Dorian Foulon, gérant de portefeuilles et co-rédacteur de la stratégie d’investissement chez Cholet Dupont Oudart -
Exail Technologies, pépite de la défense, prend d'assaut le SBF 120
La société, détenue à 44% par la famille Gorgé, est spécialisée dans les drones autonomes maritimes et les systèmes de navigation. Elle profite de l'appétit des investisseurs pour le secteur de la défense.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

DWS cote trois ETF de petites capitalisations
- Nicolas Namias assure que le projet de fusion des gestions d’actifs de BPCE et Generali se poursuit
- Stéphane Cadieu (Arkéa AM) : «Il faut aborder les marchés avec humilité»
- BlackRock lance le premier ETF adossé à la méthodologie MSCI World sur la neutralité géographique et sectorielle
- Crédit Mutuel Arkéa vend ses 40% dans Swen Capital Partners
- Eric Bertrand va prendre la direction générale d’Ofi Invest AM
Contenu de nos partenaires
-
Vœu pieux
Palestine : Macron joue son va-tout
Lundi soir, le président français reconnaîtra l'Etat de Palestine à l'ONU. Une première étape pour tenter de mettre fin au conflit à Gaza. Mais c'est sans compter l'hostilité d'Israël et des Etats-Unis -
Editorial
Taxe Zucman : une attaque contre la liberté
Sa leçon est claire : la radicalité conduit à davantage de radicalité, et appelle son complément naturel, l'oppression -
Une séparation
Entre Gabriel Attal et Emmanuel Macron, le parti Renaissance vit la première rupture de son histoire
A Arras, dimanche, la rentrée politique du parti présidentiel s'est déroulée devant une salle vidée de ses ministres. Ces derniers craignaient d'être associés à la volonté de Gabriel Attal de couper tout lien avec Emmanuel Macron