Le gouvernement espagnol s’attaque à une vaste rationalisation de ses administrations publiques

Cette grande réforme prétend optimiser le service public et éliminer les doublons afin d’économiser 6,5 milliards d’euros d’ici à 2015
Isabelle Birambaux, à Madrid

La promesse électorale du premier ministre espagnol Mariano Rajoy - «A chaque administration, une compétence» - vient d’être entérinée vendredi en Conseil des Ministres. «Il s’agit d’avoir une administration beaucoup plus simple, plus efficace, mieux coordonnée et qui apporte un meilleur service au citoyen», a souligné la porte-parole du gouvernement Soraya Saenz de Santamaria. Selon elle, les économies portant sur tout le secteur s’élèveront à un total de 37,7 milliards d’euros, «si nous prenons en compte les mesures de rationalisation de la bureaucratie et la cure d’amaigrissement de l’administration publique».

Le quotidien El País se demande comment le gouvernement arrive à ces deux chiffres différents: «37,7 milliards d’euros d’économies totales en quatre ans (incluant l’énorme destruction d’emplois publics) et 6,5 milliards d’euros prévus en trois ans de réforme». Depuis 2011, le gouvernement conservateur a déjà soumis ses administrations centrales, régionales et locales à une cure d’austérité en réorganisant ses mairies, en réduisant ses dépenses publiques de 26,2 milliards d’euros et en supprimant 375 000 emplois publics.

La porte-parole a qualifié ce travail «d’inédit» en Espagne et l’effort demandé aux administrations de «titanique». Selon le quotidien El Mundo, ce seront les régions qui seront amenées à faire le plus de sacrifices en terme de personnel. La nouvelle réforme prétend supprimer 728 autres entreprises publiques, qui s’ajoutent aux 535 déjà éliminées, faire disparaître 57 organismes appartenant à l’état, 97 observatoires régionaux et centraux ainsi que 17 fondations.

Ces mesures font partie des 217 recommandations émises par des experts réunis depuis octobre dernier au sein de la Commission de Réforme de l’Administration Publique (Cora) dans le but d’économiser et de rationaliser l’administration tout en éliminant les redondances entre les administrations du gouvernement central et les régions. Tandis que le premier ministre espagnol Mariano Rajoy présentera son nouveau plan le 27 juin prochain au Conseil Européen, Soroya Saenz de Santamaria a demandé à s’exprimer mercredi devant le Parlement pour expliquer aux groupes parlementaires le contenu de la réforme envisagée. De son côté, l’opposition a mis en garde contre la privatisation des services publics.

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