
Le FMI renâcle à participer à un troisième plan d’aide à la Grèce
Le Fonds monétaire international ne peut pas participer à un troisième plan d’aide à la Grèce. Telle est la conclusion que les experts du FMI ont présentée le 29 juillet au conseil d’administration de l’institution de Washington, selon le Financial Times, qui cite à l’appui un document confidentiel de quatre pages. Si cette préconisation était suivie, la mise en place du troisième plan d’aide à Athènes, chiffré à 86 milliards d’euros et pour lequel des discussions se sont ouvertes cette semaine entre le pays et ses créanciers, s’en trouverait compromise.
Selon les équipes du FMI, le niveau de dette de la Grèce, jugé insoutenable, et la faible capacité du gouvernement à mettre en œuvre des réformes, interdisent au Fonds d’ouvrir à nouveau les cordons de sa bourse. Les négociateurs du FMI pourront certes participer aux discussions en cours sur les réformes, mais pas fournir d’accord sur une aide financière (staff level agreement) «à ce stade». Ce n’est seulement lors d’une «deuxième étape» qu’une éventuelle aide financière pourra être décidée, une fois que la Grèce aura «accepté un jeu complet de réformes», et, point plus crucial encore, que les prêteurs de la zone euro se seront mis d’accord sur «un allègement de dette».
Ce n’est pas la première fois que le FMI prend le contrepied cette année des pays européens dans le dossier grec. Juste avant le référendum grec du 5 juillet, puis au lendemain de l’accord décroché in extremis au sommet européen du 12 juillet, le Fonds a publié des analyses plaidant pour une restructuration massive de la dette du pays. Au sein du FMI, l’exposition à la Grèce fait grincer des dents, notamment du côté de l’Asie, du Brésil ou du Canada. Athènes a fait défaut sur des échéances dues au Fonds monétaire fin juin, une première pour un pays développé, avant de les rembourser grâce à un prêt-relais de l’Union européenne.
Confirmée hier par une source officielle au FMI, cette analyse peut être vue comme un moyen pour le FMI de mettre la pression sur la zone euro, et notamment Berlin, afin d’alléger la dette grecque. Sur le strict plan financier, la participation immédiate du Fonds n’est pas nécessaire, les besoins de la Grèce pouvant être largement couverts en 2015 et début 2016 par les fonds européens. En revanche, Berlin a besoin de l’imprimatur du FMI pour vendre au Bundestag fin août ou début septembre un protocole d’accord sur un troisième plan d’aide.
Plus d'articles du même thème
-
«Le recalage des attentes de taux corrigera un différentiel implicite trop favorable à l’euro»
Dorian Foulon, gérant de portefeuilles et co-rédacteur de la stratégie d’investissement chez Cholet Dupont Oudart -
Exail Technologies, pépite de la défense, prend d'assaut le SBF 120
La société, détenue à 44% par la famille Gorgé, est spécialisée dans les drones autonomes maritimes et les systèmes de navigation. Elle profite de l'appétit des investisseurs pour le secteur de la défense. -
«La BCE n’a pas de fortes incitations pour réduire davantage ses taux»
Stefano Fiorini, responsable des fonds global fixed income chez Generali Investments -
Le cours du blé français reste sous le seuil de rentabilité
Entre de bonnes récoltes et une faible demande, les prix du blé varient dans des fourchettes plus resserrées, indépendamment des tensions géopolitiques et commerciales, et restent globalement plutôt tirés vers le bas par des prix du maïs. -
«Nous adoptons un positionnement plus marqué sur les émetteurs BBB et sur les subordonnées financières»
Maxime Bony, gérant crédit chez Sienna IM -
Les fintechs connaissent la plus forte croissance parmi les start-up
La situation financière des jeunes pousses s’est améliorée en 2024, selon la Banque de France. Le chiffre d’affaires reste en forte croissance et l’atteinte de la rentabilité se rapproche.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

Invesco casse les frais de gestion sur son ETP Bitcoin
- Nicolas Namias assure que le projet de fusion des gestions d’actifs de BPCE et Generali se poursuit
- Stéphane Cadieu (Arkéa AM) : «Il faut aborder les marchés avec humilité»
- BlackRock lance le premier ETF adossé à la méthodologie MSCI World sur la neutralité géographique et sectorielle
- Crédit Mutuel Arkéa vend ses 40% dans Swen Capital Partners
- Eric Bertrand va prendre la direction générale d’Ofi Invest AM
Contenu de nos partenaires
-
Reconnaissance de la Palestine, sanctions : l'Allemagne soucieuse de ne pas brusquer Israël
Berlin ne rejoindra pas le groupe d'Etats occidentaux qui, dans le sillage de la France, doit officiellement reconnaître un Etat de Palestine -
Accord UE-Mercosur : Marine Tondelier demande des engagements à Sébastien Lecornu
Paris - La cheffe des Ecologistes Marine Tondelier a demandé dimanche au Premier ministre Sébastien Lecornu de mettre dans la balance de ses tractations avec les partis politiques un engagement contre l’accord de libre-échange entre des pays du Mercosur et l’Union européenne. «Je vais être d’accord avec la FNSEA», n’a pas manqué de souligner la cheffe du parti écologiste à l’antenne de LCI. "Ça fait des décennies que nous on défend les agriculteurs dans ce pays contre les traités de libre échange». Interrogée sur les sujets sur lesquels elle attendait des réponses du chef du gouvernement, engagé dans des tractations avec les forces politiques pour éviter une censure lors de la séquence budgétaire automnale, Mme Tondelier a notamment cité la fiscalité des plus aisés, la réforme des retraites, et le Mercosur. «Monsieur Macron, il y a quelques mois, était prêt à s’allonger sur les rails, disait-il, pour faire dérailler le Mercosur (...) Résultat, ils se sont couchés comme jamais, ils se sont couchés et ce traité est en train de passer, inquiétant fortement les agriculteurs», a-t-elle critiqué, demandant des «réponses» de l’exécutif. Bruxelles a lancé le processus de ratification de cet accord, qui doit permettre à l’UE d’exporter davantage de voitures, machines ou vins en Argentine, au Brésil, en Uruguay et au Paraguay. En retour, le traité facilitera l’entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains. Début septembre la France, qui menait l’opposition au sein des 27 contre cet accord, avait salué des garanties apportées par Bruxelles, sous forme notamment de clauses de sauvegarde renforcées, mais avait ajouté avoir encore «besoin de (les) analyser». «L’Union européenne, c’est nous», a insisté dimanche Marine Tondelier. «Si la France décide de s’opposer fortement, de monter au cocotier et d’en faire un point dur, alors nous entraînons des pays derrière nous parce qu’on n’est pas les seuls à avoir des agriculteurs», a-t-elle argué. Si la France voulait s’opposer à l’accord, elle ne pourrait pas le faire seule. Il lui faudrait réunir une «minorité de blocage», soit au moins quatre Etats représentant plus de 35% de la population de l’Union européenne. © Agence France-Presse -
Transition
Pour Donald Trump, l'heure est à la coexistence avec la Chine plutôt qu'au bras de fer
La conversation téléphonique entre le président américain et son homologue chinois, le 19 septembre, souligne une inflexion de la politique chinoise des Etats-Unis