Le fléchissement de l’activité renforce la pression sur la Banque du Japon

Le ralentissement de l’activité manufacturière accroît le risque d’une récession technique alors que l’inflation est revenue en zone négative
Patrick Aussannaire

L’enquête mensuelle Tankan de la BoJ renforce les craintes d’une récession technique de l’économie japonaise. L’indice des grandes entreprises manufacturières est ressorti en baisse de 3 points au mois de septembre à +12, et est attendu en baisse à +10 au mois de décembre. La production industrielle avait déjà affiché un recul inquiétant de 0,8% et de 0,5% au mois de juillet et d’août.

Si le secteur non manufacturier tire son épingle du jeu avec une hausse de l’indice de 2 points à +25 en septembre, il est néanmoins attendu en baisse à +19 à la fin du quatrième trimestre. Dans ce contexte, Barclays a révisé cette semaine sa prévision de croissance du PIB japonais au troisième trimestre pour la ramener à zéro, après la contraction de 1,2% enregistrée au cours du trimestre précédent.

«Les indices avancés montrent clairement des inquiétudes croissantes des entreprises sur leurs perspectives d’activité, dont la BoJ devrait tenir compte lors de ses prochaines réunions. Faute de quoi, elle court le risque de se retrouver sensiblement ’derrière la courbe’», estime CA CIB. Le consensus table désormais sur une rallonge de son programme de rachats d’actifs (QE) avant la fin de l’année. D’autant que l’inflation est revenue en territoire négatif en août avec la fin des effets de la hausse de TVA et la baisse des prix du pétrole, pour un objectif maintenu à 2% en septembre 2016. La BoJ détient déjà 26,5% de l’ensemble des obligations d’Etat en circulation, et pourrait ainsi porter ses efforts sur les actifs plus risqués tels que les ETF indexés sur actions locales, selon Citigroup.

Un espoir qui a tiré le yen à la hausse de 0,6% contre dollar et contre euro hier. La devise nipponne s’est même appréciée de 4,5% contre le billet vert et de 4% contre la monnaie unique depuis le mois d’août. Les investisseurs japonais ont néanmoins une nouvelle fois été acheteurs nets d’obligations étrangères à hauteur de 1.000 milliards de yens la semaine dernière, ce qui devrait exercer une pression baissière sur le yen.

L’indice BNP Paribas signale d’ailleurs que les positions à l’achat de yens ont été divisées par quatre en une semaine. «La politique d’affaiblissement du yen par la mise en place d’un QE de grande ampleur présente le risque d’un accroissement des pressions sur les devises asiatiques et d’une dévaluation plus forte du yuan», alerte néanmoins Citigroup.

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