
Le doute s’installe sur l’attractivité du marché du crédit
Les vives tensions sur les obligations d’Etat suivies par l’accroissement des incertitudes concernant les conséquences de la crise grecque sur ses voisins de la zone euro commencent à avoir raison de la confiance sans faille jusqu’ici accordée au marché du crédit. Si les panélistes de L’Agefi restent majoritairement surpondérés sur la classe d’actifs pour le mois de juillet et si aucun d’entre eux n’a encore décidé de la sous-pondérer en portefeuille, le camp de de la neutralité s’est renforcé pour atteindre le nombre de sept. Ils n’étaient que trois le mois dernier. BBVA, CPR AM, Edmond de Rothschild AM, La Française AM sont ainsi les quatre gérants d’actifs ayant décidé de changer leur fusil d’épaule et de rallier Allianz Global Investors, La Banque Postale AM et M&G Investments qui avaient déjà fait ce choix.
Une plus grande prudence affichée qui se retrouve aussi dans les perspectives d’évolution des spreads au cours du mois prochain puisque le camp de la neutralité est désormais devenu majoritaire au sein des panélistes ayant répondu. Ce sont ainsi Allianz Global Investors, BBVA, Edmond de Rothschild AM et La Française AM qui ont fait pencher la balance en se rangeant dans le camp de la prudence, où l’on trouve désormais 11 des 19 gérants du Panel. La part de cash détenue au sein de leurs portefeuilles a en outre fortement augmenté pour atteindre 4,52%, sans changement dans la duration. Parallèlement, le segment des obligations non financières a gagné du terrain dans les stratégies d’investissement, alors que celui de la dette bancaire subordonnée continue de bénéficier d’un fort courant d’optimisme.
Les indices iTraxx «Main» et «X-Over» se sont légèrement resserrés la semaine dernière. Ils ont été soutenus par l’extension du programme de rachats d’obligations de la BCE aux entreprises publiques, qui a suivi l’engagement pris en son nom par Benoit Cœuré de prendre toutes les mesures nécessaires afin d'éviter les risques de contagion aux autres pays de la zone. «Le marché est resté très volatil dans l’attente du référendum grec. Un “oui”, malgré l’ouverture d’un épisode d’incertitude politique, est la réponse la plus favorable à un accord et conduirait à un regain d’appétit pour les dettes corporate hybrides et en subordonnées assurances, ainsi qu’en financières périphériques. Un «non» serait bien entendu synonyme de bear market à court terme pour le crédit, et d’une hausse de la volatilité, mais les négociations ne seraient pas nécessairement coupées pour autant», estime Natixis.
Le segment des obligations corporate investment grade a vu son rendement total affiché depuis le début se maintenir en territoire négatif à -1,63% en fin de semaine dernière. Celui du segment high yield s’est quant à lui fortement érodé pour passer sous les 2%, à 1,94%, alors qu’il avait gagné près d’un point pour atteindre 2,45% une semaine auparavant, selon les chiffres fournis par SG CIB.
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