
Le dégonflement de la bulle sur les actions chinoises devient inquiétant
La bulle sur les actions chinoises dégonfle aussi vite qu’elle a monté. A l’issue d’une nouvelle séance cauchemar vendredi, la chute des indices de Shenzhen et du ChiNext se monte à 33% depuis leurs plus hauts atteints il y a seulement trois semaines, et 28,6% pour l’indice de Shanghai. Si la performance des deux premiers reste élevée à respectivement 48,3% et 77% depuis le 1er janvier, celle de Shanghai (+14%) est désormais inférieure à celle de 17,7% affichée par l’indice Nikkei 225.
Alors que 28 entreprises ont annoncé samedi le report de leur projet d’introduction en Bourse, les principales sociétés de courtage ont promis d’acheter pour au moins 120 milliards de yuans (17,4 milliards d’euros) d’actions. La semaine dernière, Pékin avait autorisé les particuliers ayant recours à l’emprunt pour investir en actions à utiliser leurs biens immobiliers et tout autre actif non coté comme collateral. De son côté, la PBOC a injecté 50 milliards de yuans sur le marché interbancaire pour contrer l’effet de l’afflux d’IPO. Ces mesures n’ont pas empêché les opérations sur marges réalisées à Shanghai de chuter de 35% en deux semaines à 1.290 milliards, alors qu’elles s’étaient envolées de 150% en douze mois à mi-juin.
La part des investissements des ménages en actions est inférieure à 15% de leurs actifs, contre 55% en dépôts et une part de 17% en Europe et 34% aux Etats-Unis. «La part de ménages utilisant des effets de levier est réservée aux riches particuliers dont la propension marginale à consommer est plus faible», ajoute SG CIB. En favorisant l’investissement en actions, Pékin souhaite orienter les 21.000 milliards de dollars d’épargne en dépôts dont disposent les ménages vers les entreprises, les gains réalisés servant l’objectif de renforcer la part de la consommation dans le PIB.
Une stratégie à double tranchant, puisque SG CIB estime qu’un krach boursier pourrait ôter au pays de 0,5 à 1 point de croissance réelle de son PIB à l’horizon d’un an. Elle la contraindrait en outre à s’engager dans une politique de relance budgétaire et monétaire massive qui jetterait un voile sur la crédibilité de son plan de restructuration de la dette des collectivités. Or, dans le même temps, «l’ouverture progressive des marchés chinois aux investisseurs étrangers, davantage soucieux des fondamentaux, devrait reporter l’attention sur les problèmes de la Chine», alerte Aurel BGC.
Plus d'articles du même thème
-
Volkswagen est pénalisé par les déboires de sa filiale Porsche
Le revirement du constructeur de Stuttgart dans les véhicules électriques aura un impact négatif sur sa marge d’exploitation et sur les comptes annuels de sa maison mère. -
«Nous préférons les obligations d'entreprise aux obligations d'Etat»
Wilfrid Galand, directeur stratégiste chez Montpensier Arbevel -
L’AMF veut se doter de nouveaux pouvoirs contre la criminalité organisée
Une proposition de loi visant à lutter contre la fraude financière et à renforcer la sécurité financière devrait être examinée prochainement par la commission des finances de l’Assemblée nationale. Si certains se félicitent de cette évolution, d’autres s’interrogent sur la pertinence d’accorder au gendarme boursier des pouvoirs réservés jusqu’alors au juge pénal. -
«Les marchés pourraient connaître une phase de consolidation à court terme»
Grégory Huet, gérant de portefeuilles, associé chez Amplegest -
«Le recalage des attentes de taux corrigera un différentiel implicite trop favorable à l’euro»
Dorian Foulon, gérant de portefeuilles et co-rédacteur de la stratégie d’investissement chez Cholet Dupont Oudart -
Exail Technologies, pépite de la défense, prend d'assaut le SBF 120
La société, détenue à 44% par la famille Gorgé, est spécialisée dans les drones autonomes maritimes et les systèmes de navigation. Elle profite de l'appétit des investisseurs pour le secteur de la défense.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

DWS cote trois ETF de petites capitalisations
- Nicolas Namias assure que le projet de fusion des gestions d’actifs de BPCE et Generali se poursuit
- Stéphane Cadieu (Arkéa AM) : «Il faut aborder les marchés avec humilité»
- BlackRock lance le premier ETF adossé à la méthodologie MSCI World sur la neutralité géographique et sectorielle
- Crédit Mutuel Arkéa vend ses 40% dans Swen Capital Partners
- Eric Bertrand va prendre la direction générale d’Ofi Invest AM
Contenu de nos partenaires
-
Vœu pieux
Palestine : Macron joue son va-tout
Lundi soir, le président français reconnaîtra l'Etat de Palestine à l'ONU. Une première étape pour tenter de mettre fin au conflit à Gaza. Mais c'est sans compter l'hostilité d'Israël et des Etats-Unis -
Editorial
Taxe Zucman : une attaque contre la liberté
Sa leçon est claire : la radicalité conduit à davantage de radicalité, et appelle son complément naturel, l'oppression -
Une séparation
Entre Gabriel Attal et Emmanuel Macron, le parti Renaissance vit la première rupture de son histoire
A Arras, dimanche, la rentrée politique du parti présidentiel s'est déroulée devant une salle vidée de ses ministres. Ces derniers craignaient d'être associés à la volonté de Gabriel Attal de couper tout lien avec Emmanuel Macron