Le débat sur la remontée des taux de la Fed reprend de la vigueur

La crainte de chocs extérieurs a renforcé le camp des partisans du statu quo lors de la réunion de la banque centrale américaine du 17 septembre.
Olivier Pinaud

L’équilibre est rompu. Alors que le marché voyait jusqu’à présent quasiment une chance sur deux que la Réserve fédérale entame le 17 septembre son cycle de relèvement des taux, les anticipations ont basculé dans le camp des sceptiques depuis la publication, mercredi soir, des minutes de la réunion du mois de juillet. Selon Deutsche Bank, la probabilité d’une hausse des taux est tombée à 38% contre 48% 24 heures auparavant et un pic de 54% le 7 août.

Si le ton des minutes est relativement optimiste pour la situation de l'économie américaine, c’est la dégradation de l’environnement depuis le comité du 28 et 29 juillet qui a semé la confusion dans l’esprit des investisseurs. «Les données publiées depuis la réunion de juillet de la Fed sont de nature à rendre prudents», rappellent les analystes de Nomura: l’inflation et les salaires ont été légers, le prix des matières premières a continué de baisser, l’économie de la Chine et des pays émergents risque de ralentir plus fortement que prévu et enfin les conditions financières se resserrent aux Etats-Unis avec un dollar plus fort.

Selon Exane BNP Paribas, qui attend toujours un relèvement de 25 points de base des taux de la Fed lors de la réunion des 16 et 17 septembre, «il est plus probable que la banque centrale américaine réponde aux chocs extérieurs en lissant la remontée de ses taux plutôt que de jouer sur la date de la hausse». La dévaluation du yuan n’est pas de nature selon ces économistes à changer la donne. Ils calculent que la baisse de 5% de la monnaie chinoise cette année aurait un effet inférieur à 10 points de base sur les prix américains à la consommation hors alimentation et énergie. Certes, en 1998, la Fed avait bien dévié de sa trajectoire de remontée des taux, malgré un taux de chômage de 4,5%, mais à l’époque les chocs extérieurs étaient autrement plus violents qu’aujourd’hui, rappelle Exane BNP Paribas.

UniCredit attend aussi toujours un relèvement en septembre, estimant que les marchés ont «surréagi» à la lecture des minutes. Il en va aussi de la crédibilité du discours de la Fed. Si elle ne bouge pas en septembre, c’est prendre le risque de la publication de mauvais chiffres d’ici à décembre, interdisant alors un mouvement initialement annoncé pour 2015.

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