Le coup de froid se confirme pour l’immobilier de bureaux francilien

Tant la demande placée que l’investissement reculent nettement, après une année 2014 marquée par des grandes transactions
Alexandre Garabedian

Le millésime 2015 s’annonce sans grand relief pour les professionnels de l’immobilier de bureaux. Le montant global des investissements en immobilier d’entreprise pour le deuxième trimestre a atteint 1,8 milliard d’euros en Ile-de-France, en baisse de 68% sur un an, selon les statistiques publiées mardi par Immostat, le GIE qui réunit les quatre principaux conseils du secteur (BNP Paribas Real Estate, CBRE, DTZ et JLL). Sur le premier semestre, l’investissement s’établit à 5,4 milliards d’euros, en baisse de 38% par rapport à la même période de l’an dernier. Le recul est encore plus sensible à l’échelle du territoire français. Les volumes ont plongé de 46% sur un an à 7,2 milliards d’euros au premier semestre.

Le début d’année 2014 avait il est vrai été marqué par de très grandes transactions. L’année 2015 retrouve en fait un rythme d’investissement plus en ligne avec celui que le marché francilien aavait connu entre 2011 et 2013, où les volumes annuels avaient oscillé autour de 12 milliards. Et comme souvent, les professionnels du secteur préfèrent mettre en avant les soutiens à la classe d’actifs, en premier lieu la faiblesse des taux. «Les taux de rendement immobiliers enregistreront à nouveau quelques diminutions d’ici à fin 2015», prédit Richard Malle, directeur recherche France chez BNP Paribas Real Estate.

«Le pipeline de promesses et de nouvelles négociations, dont la concrétisation est attendue afin la fin de l’année, est très important, avec de nombreux portefeuilles notamment pan-européens en cours de «closing», ajoute Nicolas Verdillon, directeur capital markets chez CBRE. Ils permettent d’espérer un rattrapage significatif des volumes investis sur le second semestre». Amundi est par exemple en passe de signer le rachat du portefeuille Aqua, qui comprend trois immeubles en Ile-de-France.

Le manque de visibilité économique pèse en revanche sur la demande placée (volume des transactions locatives et ventes à utilisateurs), surtout pour les grandes surfaces. Celle-ci a reculé à 503.300 m2 en Ile-de-France pour le deuxième trimestre, et n’atteint que 915.200 m2 sur le semestre, à 20% en-dessous de sa moyenne des dix dernières années. Seul Paris résiste (+7%, avec une hausse des loyers) alors que La Défense s’effondre (-49%). En conséquence, l’offre de locaux immédiatement disponibles a repassé à la hausse la barre des 4 millions de m2.

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