
Le Comité de Bâle s’alarme des divergences comptables sur les provisions
Le superviseur international des banques rappelle à l’ordre les normalisateurs. Et le fait savoir. Dans un courrier rendu public, le Comité de Bâle indique qu’il aimerait que les normalisateurs contraignent les établissements bancaires à passer assez de provisions et suffisamment tôt pour faire face à leurs pertes sur les crédits. D’autant que les divergences comptables pourraient se répercuter sur les contraintes prudentielles.
Dans une lettre adressée à l’International Accounting Standards Board (IASB) et au normalisateur américain, le Financial Accounting Standards Board (FASB), le Comité de Bâle se dit «soucieux que les deux conseils n’arrivent pas à faire converger leurs points de vue étant donné la récente décision du FASB de développer un modèle qui diffère de celui de l’IASB». La crise ayant révélé que les banques n’avaient pas passé suffisamment de provisions pour faire face à leurs pertes sur les prêts, le G20 a demandé aux normalisateurs de travailler sur un modèle commun de dépréciation des actifs financiers. L’IASB a mis sur la table des propositions en novembre 2009 mais n’a pas réussi à trouver d’accord avec son homologue qui a élaboré un projet alternatif dès 2010.
Même si les positions semblent aujourd’hui irréconciliables, le Comité de Bâle continue de plaider pour la convergence des normes. A défaut, il publie une liste des «principes minimums» pour la comptabilisation des pertes associées à des crédits. Ceux-ci exigent que les banques passent des provisions plus tôt que dans les modèles actuels et que les provisions couvrent toutes les pertes attendues. Le Comité de Bâle a également publié des scénarios d’évolution d’un portefeuille de créances, assorti de questions. Les réponses des normalisateurs lui permettront de mieux comprendre le fonctionnement de leurs futurs modèles de dépréciation.
Pour le Comité de Bâle, l’enjeu est d’autant plus crucial que les divergences comptables peuvent se répercuter sur l’application des normes prudentielles. Elles pourraient déboucher sur des exigences en capital différentes et donc des distorsions de concurrence.
Déjà, les normalisateurs n’ont pas réussi à s’entendre sur la comptabilisation des produits dérivés (netting), ce qui peut permettre aux banques américaines d’avoir un ratio de levier bancaire plus avantageux que les établissements européens. La dépréciation n’est qu’un des volets de la refonte des normes sur les instruments financiers au sujet desquelles les normalisateurs ont promis de converger pour tirer les leçons de la crise.
Plus d'articles du même thème
-
Volkswagen est pénalisé par les déboires de sa filiale Porsche
Le revirement du constructeur de Stuttgart dans les véhicules électriques aura un impact négatif sur sa marge d’exploitation et sur les comptes annuels de sa maison mère. -
«Nous préférons les obligations d'entreprise aux obligations d'Etat»
Wilfrid Galand, directeur stratégiste chez Montpensier Arbevel -
L’AMF veut se doter de nouveaux pouvoirs contre la criminalité organisée
Une proposition de loi visant à lutter contre la fraude financière et à renforcer la sécurité financière devrait être examinée prochainement par la commission des finances de l’Assemblée nationale. Si certains se félicitent de cette évolution, d’autres s’interrogent sur la pertinence d’accorder au gendarme boursier des pouvoirs réservés jusqu’alors au juge pénal. -
«Les marchés pourraient connaître une phase de consolidation à court terme»
Grégory Huet, gérant de portefeuilles, associé chez Amplegest -
«Le recalage des attentes de taux corrigera un différentiel implicite trop favorable à l’euro»
Dorian Foulon, gérant de portefeuilles et co-rédacteur de la stratégie d’investissement chez Cholet Dupont Oudart -
Exail Technologies, pépite de la défense, prend d'assaut le SBF 120
La société, détenue à 44% par la famille Gorgé, est spécialisée dans les drones autonomes maritimes et les systèmes de navigation. Elle profite de l'appétit des investisseurs pour le secteur de la défense.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

DWS cote trois ETF de petites capitalisations
- Nicolas Namias assure que le projet de fusion des gestions d’actifs de BPCE et Generali se poursuit
- Stéphane Cadieu (Arkéa AM) : «Il faut aborder les marchés avec humilité»
- BlackRock lance le premier ETF adossé à la méthodologie MSCI World sur la neutralité géographique et sectorielle
- Crédit Mutuel Arkéa vend ses 40% dans Swen Capital Partners
- Eric Bertrand va prendre la direction générale d’Ofi Invest AM
Contenu de nos partenaires
-
Vœu pieux
Palestine : Macron joue son va-tout
Lundi soir, le président français reconnaîtra l'Etat de Palestine à l'ONU. Une première étape pour tenter de mettre fin au conflit à Gaza. Mais c'est sans compter l'hostilité d'Israël et des Etats-Unis -
Editorial
Taxe Zucman : une attaque contre la liberté
Sa leçon est claire : la radicalité conduit à davantage de radicalité, et appelle son complément naturel, l'oppression -
Une séparation
Entre Gabriel Attal et Emmanuel Macron, le parti Renaissance vit la première rupture de son histoire
A Arras, dimanche, la rentrée politique du parti présidentiel s'est déroulée devant une salle vidée de ses ministres. Ces derniers craignaient d'être associés à la volonté de Gabriel Attal de couper tout lien avec Emmanuel Macron