
Le choc politique irlandais ouvre la voie à une renégociation du plan d’aide

Humilié. Le Fianna Fail, le parti de centre droit au pouvoir en Irlande depuis quatorze ans, a subi vendredi une défaite cuisante lors des élections législatives. La coalition qu’il forme avec les Verts paie aujourd’hui le prix politique d’un plan de sauvetage financier conspué par la population. Avec un taux de participation avoisinant les 70%, les Irlandais ont manifesté sans ambiguïté leur refus de mesures d’austérité qu’ils jugent exorbitantes. Le Fianna Fail, parti du Premier ministre sortant Brian Cowen, n’arrive qu’en troisième position avec 17,4% des votes. Il a sombré à Dublin, ne réussissant à séduire que 8% des électeurs.
Pour le Fine Gael (centre droit), arrivé largement en tête avec 36,1% des suffrages, mais qui devrait composer avec les travaillistes du Labour (19,4%) dans le cadre d’une coalition, le mandat est clair : renégocier les termes du plan d’aide. Le nouveau Taoiseach (Premier ministre) pressenti et leader du Fine Gael, Enda Kenny, prévoit de présenter ses doléances dès vendredi à Helsinki où se réunit le Groupe du parti populaire européen, quelques jours avant un sommet de la zone euro le 11 mars à Bruxelles. Enda Kenny devrait plaider pour un abaissement du taux d’intérêt de 5,8% appliqué aux prêts d’urgence. Mais il ne fait guère de doute qu’en retour, la chancelière allemande Angela Merkel pointera du doigt le laxisme irlandais en matière de fiscalité des entreprises.
Lors de leur campagne électorale, le Fine Gael et le Labour ont par ailleurs demandé à ce que les créanciers obligataires seniors supportent les coûts de recapitalisation d’institutions financières défaillantes. Les économistes jugent toutefois cette perspective peu probable. Morgan Stanley estime en revanche que «le spectre d’une décote de la dette bancaire senior sera vraisemblablement utilisé pour securiser un coup de pouce supplémentaire au système bancaire irlandais». Le Fine Gael a par ailleurs fait d’autres propositions qu’il entend bien pousser grâce à sa nouvelle stature, notamment permettre au Fonds européen de stabilité financière de contribuer directement à la recapitalisation des banques irlandaises. Ce dossier sera prioritaire pour le nouveau gouvernement, intronisé le 9 mars, le ministre des Finances Brian Lenihan ayant décidé de reporter après les élections des injections de capitaux dans plusieurs établissements.
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Marine Le Pen accuse la gauche de vouloir « refaire des Juifs des parias »
Paris - La gauche française et européenne «veut refaire des Juifs des parias», a accusé lundi la dirigeante du RN Marine Le Pen, en réaction à la proposition d’Olivier Faure (PS) de faire flotter des drapeaux palestiniens au fronton des mairies le jour de la reconnaissance de l’Etat palestinien par la France. «Il veut ce que veut toute la gauche française et européenne, c’est-à-dire refaire des Juifs des parias», a affirmé la présidente des députés d’extrême droite sur Europe 1-Cnews, jugeant que ces «propos», ces «actions», «puisent leur source dans un antisémitisme d’une violence inouïe». Elle a reproché au premier secrétaire socialiste de souhaiter «peut-être un jour les faire partir». Selon elle, les Juifs «commencent à avoir tellement peur en Europe et en France que, pour certains, ils se disent qu’ils n’ont pas d’avenir dans notre pays», a-t-elle insisté, estimant que «c’est dramatique parce que notre pays est le leur». «On s’attaque à des étudiants parce qu’ils sont juifs, on s’attaque à des chanteurs qu’on veut interdire d’Eurovision parce qu’ils sont juifs, on s’attaque à des gamins parce qu’ils sont dans un avion et qu’on leur demande de descendre», a-t-elle énuméré, convaincue que «tous ces actes-là devraient susciter une indignation majeure, massive». La France doit reconnaître le 22 septembre à l’ONU l'État palestinien, une volonté d’Emmanuel Macron qui y a œuvré diplomatiquement depuis plusieurs mois. Pour Marine Le Pen, cette reconnaissance par la France intervient à un «moment catastrophique». «C’est donner en réalité quitus au Hamas», a-t-elle estimé, voyant des visées électoralistes dans la décision d’Emmanuel Macron. «Il cherche à caresser dans le sens du poil un électorat dont il pense que demain, aux municipales, dans des législatives, il aura besoin», a-t-elle déclaré. Le Rassemblement national a rompu ces dernières années avec l’antisémitisme associé aux propos négationnistes de son fondateur, Jean-Marie Le Pen, qui lui avaient valu d'être condamné par la justice. Fin mars, le président du parti d’extrême droite, Jordan Bardella, avait été le premier dirigeant du RN officiellement invité par le gouvernement israélien. © Agence France-Presse -
La Bourse de Paris reste prudente dans l’attente d’une baisse des taux de la Fed
Paris - La Bourse de Paris évolue en repli mardi, à l’entame des deux jours de réunion du comité monétaire de la banque centrale américaine (FOMC), le marché anticipant une première baisse des taux d’intérêt de la puissante institution américaine. L’indice vedette CAC 40 reculait de 22,04 points (-0,28%) à 7.874.89 points vers 09H40. Lundi, il a gagné 71,69 points (+0,92%), à 7.896,93 points. Les investisseurs s’attendent à ce que la banque centrale américaine procède à une baisse de 25 points de base (-0,25%) de ses taux d’intérêt, qui sont dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50% depuis décembre 2024. L’issue de la réunion sera connue mercredi soir et le discours du président de l’institution monétaire américaine «sera scruté mot à mot pour savoir si le cycle de baisse est ponctuel ou s’il ouvre la voie à une série de coupes», résume John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank, dans une note. Les investisseurs seront aussi très attentifs à l’actualisation des anticipations de court et moyen termes des membres de la Fed en matière d'évolution des taux. Le mandat du président de la Fed, Jerome Powell, est clair: fixer les taux d’intérêt de façon à ce que l’inflation reste stable (autour de 2%) et que le plein-emploi soit assuré aux Etats-Unis. Or, le marché de l’emploi se fragilise mais l’inflation demeure au-dessus de l’objectif de 2%, rendant l'équilibre entre les deux éléments difficile à trouver. Pour autant, «le marché du travail américain s’avère bien plus faible que ce que les marchés anticipaient» et «cette détérioration est la principale raison pour laquelle la Fed devrait à nouveau réduire ses taux», marquant «un changement de priorité pour ce double mandat de la Fed», estime Carlos de Sousa, gérant de portefeuille de Vontobel. C’est aussi sans compter sur la très forte pression politique que reçoit la banque centrale américaine de la part du président Donald Trump qui réclame à cor et à cri des baisses de taux depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier. Jerome Powell est «pris en étau entre la pression politique de la Maison-Blanche, les attentes des investisseurs et le scepticisme» des présidents des antennes régionales de la banque centrale américaine, en désaccord sur l’ampleur des baisses des taux auxquelles l’institution monétaire devrait procéder, explique M.Plassard. Le taux d’emprunt français au-dessus de l’italien Sur le marché obligataire, le taux de l’emprunt français à dix ans évoluait à 3,47% vers 09h40, après avoir clôturé la veille à 3,48%, «au-dessus de son équivalent italien pour la première fois depuis 1999" qui, lui, a terminé à 3,47%, soulignent les économistes de Deutsche Bank. Ce dernier évoluait à 3,47% vers 09H40. Euronext CAC40 © Agence France-Presse