Le chinois CIC rachète dix actifs de commerce en France et en Belgique

Cette opération de plus d’un milliard d’euros illustre les ambitions du fonds souverain sur les marchés occidentaux de l’immobilier et de l’infrastructure.
Valérie Riochet

Si leur présence était largement avérée dans les phases finales de cession d’actifs immobiliers, jamais un investisseur chinois n’avait encore raflé la mise. «Ces institutionnels ne sont pas prêts à surpayer les actifs», entendait-on comme pour justifier leur absence du marché français. La page est désormais tournée. Le fonds souverain chinois CIC (China Investment Corp) signe sa première opération dans l’Hexagone en rachetant au gestionnaire américain CBRE Investors dix centres commerciaux implantés en France et en Belgique.

D’une valeur de 1,3 milliard d’euros, le portefeuille «Celsius» se déploie sur 221.000 m2, pour englober des participations dans Waasland et Wijnegem, deux centres commerciaux situés près d’Anvers, en Belgique, ainsi que huit autres actifs répartis en France. «Si les actifs belges représentent aux environs de 700 millions d’euros, le portefeuille français, très diversifié, pèse pour 600 millions», estime Antoine Grignon, responsable des investissements en commerces de Cushman & Wakefield. Dans le panier de la mariée, des biens core comme le centre commercial La Vache Noire à Arcueil, un ensemble parisien loué à Leroy Merlin rue Daumesnil et le Centre Mayol à Toulon. Mais également des galeries commerciales à Saint-Brieuc, Pau et Lorient, un retail park à Hénin-Beaumont et un magasin d’usine, le Marques Avenue de Troyes, nécessitant, tous, un travail de remise à niveau et de valorisation.

Ce changement de mains intervient suite à la cession par le gestionnaire américain des sous-jacents de son fonds CBRE Retail Property Fund France Belgium CV, un véhicule créé en 2003 et arrivé à échéance cette année. De grands opérateurs du secteur n’ont pas caché leur intérêt lors de sa vente. Le fonds souverain chinois, qui nourrit des ambitions sur les marchés de l’immobilier et de l’infrastructure en Occident, a été en effet préféré au franco-néerlandais Unibail-Rodamco et au groupe néerlandais Wereldhave. L’investisseur s’est appuyé sur AEW Europe en charge de la structuration du véhicule. L’asset manager refuse de livrer les détails du montage, ainsi que le taux d’occupation ou le taux de rendement du fonds «Celsius».

Ce deal vient animer un marché de l’investissement en commerce tricolore qui atteint seulement 1,5 milliard d’euros au premier semestre, contre 4,5 milliards à fin juin 2014, selon Cushman & Wakefield. Beaucoup attendent de l’investisseur chinois la mise sur le marché d’une partie des actifs qu’il jugera moins stratégiques.

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