L’aversion pour le risque se généralise sur les marchés

Philippe Mudry

Cette année encore, octobre s’apprête à mériter sa mauvaise réputation sur les marchés : au fil des jours, l’aversion pour le risque s’appesantit, promettant une année de performance négative pour toutes les bourses mondiales, sans en exclure Wall Street.

Mardi a jalonné le chemin de croix des investisseurs d’une nouvelle pierre noire. Partie à nouveau de Chine, la bourrasque s’est propagée partout, en Asie puis en Europe avant de toucher les Etats-Unis.

Avec des baisses de l’ordre de 7 à 8% depuis 3 semaines, les indices américains ont quasi effacé tous leurs gains de l’année, le S&P 500 cassant même sa moyenne mobile à 200 jours ; quant aux marchés européens, en chute de 8 à 10% depuis leurs plus hauts niveaux de septembre, ils sont en recul marqué sur 2018, de 9% pour le Stoxx 600 par exemple.

Alors qu’ils voyaient tout récemment encore l’avenir en rose au moins pour Wall Street, trompeusement soufflé par la réforme fiscale de Donald Trump, les investisseurs ne savent plus quel mal redouter le plus : à la guerre commerciale qui menace et au reflux des valeurs technologiques qui s‘aggrave, au Brexit imminent et à la querelle budgétaire entre l’Italie et l’Union européenne qui s’aigrit, est venu s’ajouter le ralentissement de la croissance mondiale anticipée par le FMI et déjà manifeste en Chine.

D’où la crainte qui s’installe que les profits futurs n’en subissent les conséquences. Toute nouvelle décevante, même modérément, est sanctionnée sans nuance : en Europe, Atos a perdu plus de 20% hier, tandis qu’aux Etats-Unis, Caterpillar en a perdu 10 et 3M 8 pour des révisions d’objectifs.

Les jours à venir seront décisifs sur le point de savoir si 2018 pourra être sauvée, aux Etats-Unis au moins, ou non : plusieurs mammouths de la cote comme Amazon, Alphabet, Microsoft et Intel publieront leurs résultats qui auront une forte influence sur l’humeur de boursiers tourneboulés.

Gare aux désillusions qui pourraient bien transformer une correction nécessaire en vrai marché baissier !

En attendant, chacun trouve refuge où il peut : dans les titres d’Etat, dont les rendements baissent partout, sauf en Italie, ou l’or dont la baisse ininterrompue cette année s’est brutalement enrayée.

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