
L’AMF est vigilante sur les risques de l’environnement de taux bas pour les gérants
L’Autorité des marchés financiers (AMF) reste vigilante sur les conséquences de la faiblesse actuelle des taux, notamment pour le secteur de la gestion d’actifs. Dans sa cartographie 2015 des risques et des tendances sur les marchés financiers publiée hier, le régulateur estime que l’un des plus grands risques actuels est celui d’un relèvement des taux à long terme qui pourrait entraîner une réévaluation brutale du prix des actifs. A l’inverse, l’environnement de taux bas pose des risques pour la gestion d’actifs.
L’AMF se dit ainsi vigilante sur les mouvements de réallocation de portefeuilles de la part des investisseurs qui sont à la recherche de rendement. L’autorité souligne que le record de collecte des SCPI de 2,9 milliards d’euros en 2014 «pourrait être une première manifestation de ce phénomène même si ce montant reste faible en absolu comparativement aux 1.400 milliards environ d’actifs gérés (hors mandat) en France». Ces mouvements de réallocation de portefeuilles peuvent poser des risques de liquidité pour les gérants en cas de rachats importants. L’AMF souligne aussi que la baisse des taux «augmente les risques de valorisation et de liquidité des portefeuilles» alors que les modèles de risques «ont été calibrés sur un historique de données qui ne correspond plus au niveau de marché actuel».
En dépit des taux bas, la collecte de la gestion collective est restée très dynamique en 2014, notamment en Europe où elle a atteint 463 milliards d’euros en net. Et les actifs sous gestion ont augmenté de près de 16%. L’AMF souligne que la croissance rapide des ETF par rapport à celle de la gestion active pose des questions sur les éventuels risques de pro-cyclicité, de formation des prix ou d’illusion de liquidité liés à ces fonds. Elle souligne aussi la concentration de l’industrie de la gestion d’actifs. Les 20 plus grosses sociétés de gestion au niveau mondial représentent 41% des actifs gérés.
Les régulateurs sont d’ailleurs en train de travailler sur les risques systémiques que pourraient poser les grands gérants. Le Conseil de stabilité financière et le groupe des régulateurs de marché internationaux, l’OICV, ont commencé à travailler sur l’identification des entités non bancaires et non assurantielles potentiellement systémiques. En juin, l’OCIV a cependant proposé de réorienter ses travaux et de s’intéresser en priorité aux risques liés à la gestion d’actifs dans son ensemble, quitte à retravailler plus tard sur les entités systémiques.
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