La surprise réservée par la Fed entraîne un resserrement des spreads de crédit

L’indice principal synthétique iTraxx de CDS en euros s’est resserré de 10 points de base la semaine dernière, ce qui a profité à Lafarge
Patrick Aussannaire

La décision surprise de la Réserve fédérale américaine (Fed) de maintenir le statu quo sur son programme de rachats d’actifs mercredi dernier a ouvert une brèche sur le marché du crédit européen qui a conduit à un resserrement des spreads. Les indices synthétiques iTraxx de CDS en euros publiés par Markit ont ainsi clôturé en fin de semaine dernière à leurs meilleurs niveaux de l’année.

L’indice principal iTraxx a touché vendredi un plus bas de 85 points de base (pb) et s’est resserré de plus de 10 pb sur une semaine. Même constat sur l’indice croisé (cross-over) qui s’est également resserré de 33 pb sur la semaine dernière pour tomber vendredi à un niveau de 350 pb. L’indice de la dette financière senior s’est contracté de 14 pb à 125,5 pb, et celui de la dette financière subordonnée de 29 pb, à 182 pb.

En témoigne la cotation de la nouvelle émission de Lafarge qui constitue, selon Natixis, «un signal positif pour le marché primaire du haut rendement». Après avoir annoncé une cotation sur la base d’une marge par rapport au taux de swap de référence de 320 à 325 pb, le prix de l’émission est finalement ressorti à une marge de 305 pb, avec un taux de sursouscription proche de 7 fois, soit plus de 5 milliards d’euros d’ordres pour 750 millions émis. «Par ailleurs, le différentiel d’environ 25 pb a été en bonne partie absorbé dans la seule journée de vendredi, puisque le papier a gagné plus d’une figure une fois dans le marché gris, tandis que le repricing sur les souches liquides existantes de Lafarge a été limité», ajoute Natixis.

Seul le président de la Fed de St Louis, James Bullard, est venu vendredi jouer les trouble-fête en laissant entendre que la décision prise du FOMC a été serrée et que le tapering pourrait être lancé dès sa prochaine réunion des 29 et 30 octobre prochains, en cas d’indicateurs satisfaisants, alors que le consensus n’anticipe pas d’annonce avant décembre.

De son côté, la présidente de la Fed de Kansas City, Esther George, qui a voté contre ce statu quo, s’est montrée inquiète concernant la crédibilité de la Fed qui n’a pas besoin, selon elle, d’attendre plus longtemps avant de lancer la normalisation de sa politique monétaire.

D’ailleurs, après ces déclarations, le marché qui s’était fortement resserré vendredi en début de séance, a ensuite inversé la tendance pour clôturer en quasi-stabilité.

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