La Russie cherche à rassurer sur les capacités financières de ses grands groupes

Alors que les firmes russes doivent rembourser 35 milliards de dollars d’ici à décembre, les banques sont les débiteurs les plus fragiles.
Donatien Censier-Marty

Alors que l’économie russe est au plus mal, son PIB s’étant rétracté de 4,6% sur un an entre le deuxième trimestre 2014 et 2015, les plus grandes entreprises du pays vont devoir faire face à une nouvelle vague de remboursements de dettes, détenues par des investisseurs étrangers, à hauteur de 35 milliards de dollars d’ici au mois de décembre.

Bien que très inférieure à la première estimation de 61 milliards de dollars faite par la Banque centrale de Russie - les dettes d’entreprises contractées auprès de leurs filiales avaient alors été prises en compte -, cette tombée risque de plomber davantage les entreprises russes alors qu’elles doivent déjà faire face à une chute de leurs revenus énergétiques et à un rouble très faible.

Les autorités russes se veulent pourtant rassurantes. Selon leurs prévisions, les compagnies nationales devraient avoir suffisamment de liquidités pour faire face à cette échéance. Il pourrait manquer 4 milliards de dollars selon le scénario le plus pessimiste, mais la Banque de Russie a provisionné une réserve de 14 milliards pour aider les entreprises à court de liquidités. De plus, les montants en cause étant presque deux fois moindres que ce qui avait été prévu, ce remboursement massif de dettes en devises étrangères ne devrait pas enfoncer davantage le cours du rouble, comme cela avait été le cas l’année dernière lors d’une précédente vague de remboursement, selon la Banque centrale russe.

Cependant, les différents secteurs de l’économie russe ne sont pas touchés de la même manière. Les géants du pétrole et du gaz, quoique très endettés, ont une source importante de devises grâce à leurs exportations. Gazprom et Rosneft peuvent sans trop de difficultés supporter la charge de leur dette respective de 25 et 40 milliards de dollars. L’atonie de l’économie nationale a pourtant obligé ces deux groupes à supprimer plusieurs projets d’investissements à hauteur de 25 milliards de dollars.

Il n’en va pas de même pour les banques russes. Deux des plus gros prêteurs publics, Sberbank et VTB, ont annoncé respectivement la suppression de 3.600 et 2.000 emplois tout en promettant de nouvelles coupes à l’avenir. Ces établissements n’ont pas le même accès aux devises et surtout la conjoncture nationale ne leur apporte plus autant de dépôts.

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