La Réserve fédérale hésite encore sur le relèvement de ses taux directeurs

La Grèce et la Chine ont figuré à l’agenda du dernier comité de politique monétaire qui s’inquiète aussi de la consommation américaine
Yves-Marc Le Réour

Même si elle n’était pas aussi aiguë qu’à l’heure actuelle, la crise grecque préoccupait déjà le mois dernier les responsables de la Réserve fédérale américaine (Fed), montre le compte-rendu, publié hier soir, du dernier comité de politique monétaire (FOMC) qui s’est tenu les 16 et 17 juin. «Plusieurs participants ont exprimé leur crainte qu’un échec de la Grèce et de ses créanciers à se mettre d’accord puisse entraîner des perturbations sur les marchés financiers de la zone euro, avec une éventuelle contagion aux Etats-Unis», peut-on lire dans le rapport.

Celui-ci fait également état d’une inquiétude de la banque centrale américaine sur l’activité en Chine, dont la croissance est désormais encore plus menacée par la déroute de ses marchés boursiers. La deuxième économie mondiale a par ailleurs fortement contribué à la chute du cours des matières premières.

Les dirigeants de la Fed ont continué à débattre du projet de relever les taux cette année, au vu d’une série d’indicateurs mitigés sur l’économie américaine, notamment sur les dépenses de consommation, et de perturbations accrues sur les marchés internationaux. Pour un début de normalisation de la politique monétaire, 16 membres, sur un total de 17 composant le comité, ont indiqué avoir besoin «de nouveaux signes montrant que la croissance économique se renforce, que les conditions du marché de l’emploi continuent à s’améliorer et que l’inflation repart vers l’objectif du comité».

Si les responsables de la Fed tablaient sur un taux de chômage moyen aux Etats-Unis de 5,25% au quatrième trimestre 2015, un niveau proche du plein emploi, la hausse des prix reste inférieure à la cible de 2% que l’institution s’est fixée. Le point de vue dominant était qu’un relèvement de taux devrait probablement attendre au minimum septembre, un mouvement prématuré pouvant entamer la crédibilité de la Réserve fédérale quant à sa capacité à gérer les chocs baissiers sur l’inflation, alors que les pressions sur les prix restent modestes.

L’aggravation de la crise grecque pourrait néanmoins l’inciter à attendre davantage avant de retirer un important soutien à l'économie avec une hausse des taux. Un statu quo plus long que prévu freinerait alors la hausse du dollar. La probabilité de voir la Fed relever ses taux en décembre est désormais passée de 59% à 54%, jugaient d’ailleurs les opérateurs de marchés dérivés après la publication de ces minutes.

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