La reprise forte de l'économie américaine se fait toujours attendre

Le PIB a progressé à un rythme de 2,3% au cours du deuxième trimestre aux Etats-Unis, confirmant ainsi le rythme moyen de 2% affiché depuis fin 2011.
Patrick Aussannaire

La croissance américaine ne décolle toujours pas. Au cours du deuxième trimestre 2015, le PIB a progressé à un rythme de 2,3% très légèrement inférieur aux attentes du consensus de 2,5%, mais avec une révision à la hausse de la croissance du premier trimestre en territoire positif à +0,6%, alors que les dernières estimations faisaient état d’une contraction de l’activité de 0,2%.

La lecture de ces chiffres est néanmoins brouillée par le grand nettoyage d’été réalisé par le Bureau des statistiques (BEA) sur les cinq dernières années, qui a amené de nombreuses révisions.

Le BEA a ainsi ajusté à la baisse de 0,2 point à 2%, son estimation du rythme moyen de croissance réelle du PIB aux Etats-Unis entre fin 2011 et début 2015, la plus forte révision étant concentrée sur l’année 2013, la croissance sur 2014 étant inchangée à 2,4%. «La perception d’une nouvelle normalité dans laquelle la croissance est constamment sous les 2% finirait par déprimer le marché actions et tirer les rendements obligataires à la baisse», alerte Citigroup. Or, la Fed anticipe un ralentissement de la croissance à 1,9% cette année, le consensus étant plus optimiste avec une prévision à 2,3%.

L’investissement a constitué le principal frein à la croissance au cours du trimestre dernier, avec une baisse de 0,6% sur le «non résidentiel» (et de 4,1% dans les équipements), et un ralentissement de la reprise de l’investissement résidentiel à 6,6%, après celle de 10,1% enregistrée au premier trimestre. Après avoir retiré 1,9 point à la croissance, le commerce extérieur a eu un effet légèrement positif de 0,1 point, grâce à la stabilisation du dollar. En outre, après une reconstitution des stocks qui a apporté 0,9 point de croissance, l’effet négatif a été limité à 0,1 point au cours de ces trois derniers mois.

Le facteur positif est que la consommation des ménages a repris son rôle traditionnel de moteur de l’activité aux Etats-Unis avec une accélération de son rythme de hausse à 2,9% (2,1% dans les services et 4,9% dans les biens), après celui de 1,9% enregistré au premier trimestre, apportant ainsi à elle seule une contribution positive à la croissance de 2 points.

Malgré une hausse du revenu réel disponible de 1,5% (après 3,8% au premier trimestre) et une poursuite de l’amélioration du marché de l’emploi, les ménages américains ont puisé dans leur épargne, avec une érosion de son taux de 0,4 point, à 4,8%.

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