La RBI reprend son cycle d’assouplissement monétaire un temps interrompu

Le reflux anticipé du taux d’inflation et du taux de croissance du PIB en Inde donne de nouvelles marges de manœuvre à la banque centrale
Patrick Aussannaire

La RBI reprend du service. Après neuf mois de statu quo dû à une résurgence des tensions sur les prix, la banque centrale indienne a baissé son taux directeur de 25 bp pour le fixer à 7,75%. Si ce geste était largement anticipé, la RBI a en revanche surpris les marchés en l’accompagnant d’une baisse équivalente du ratio de réserves obligatoires des banques, à 4%. Une mesure qui devrait libérer 180 milliards de roupies (2,5 milliards d’euros) de liquidités supplémentaires dans le système financier.

La reprise du cycle d’assouplissement de la RBI a été permis par la révision sensible de ses prévisions d’inflation à 6,8% d’ici fin mars (contre 7,5% précédemment), et de croissance de 0,3 point à 5,5%. Les prix de gros sont tombés à 7,2% en décembre, leur plus faible niveau depuis trois ans. Le rendement des obligations à 10 ans restait inchangé à 7,87% suite à l’annonce, alors que l’indice Sensex chutait de 0,4% après avoir atteint son plus haut niveau depuis le 6 janvier 2011 dans des volumes 16 fois plus élevés que leur moyenne mensuelle.

GaveKal estime néanmoins que «des effets de base de court terme devraient tirer l’inflation vers le bas en 2013, donnant ainsi des marges de manœuvre à une série de baisses de taux qui devrait faire baisser les rendements obligataires et soutenir le marché actions».

La RBI réitère en contrepartie son appel au gouvernement à prendre des mesures structurelles pour juguler les déficits jumeaux (budgétaire et courant). «Financer le déficit courant avec des flux risqués et volatils accroît la vulnérabilité de l’économie aux changements soudains dans l’appétit pour le risque et la préférence pour la liquidité des investisseurs, et menace ainsi la stabilité macroéconomique et des taux de change», estime-t-elle.

Le déficit courant était de 5,4% du PIB fin septembre 2012 et la RBI anticipe une aggravation au trimestre suivant. Le gouvernement s’est engagé à ramener le déficit budgétaire à 4,8% du PIB d’ici mars 2014, après un déficit estimé à 5,3% fin mars 2013, tout en menant une campagne réglementaire et diplomatique pour attirer les capitaux étrangers.

La roupie gagnait 0,5% hier à 53,665 contre dollar. Baladée par les politiques monétaires des pays développés, la devise indienne s’est appréciée de 20% contre yen depuis septembre 2012, mais plus marginalement de 4% contre dollar, et s’est même dépréciée de 8% contre euro.

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